[Terminé] Le Vallon de Mi'Griil.

Il était là, la bouteille de rhum à la main, la tête penchée en arrière dans l'herbe rafraichie par le crépuscule. Il soupirait sans cesse en voyant son souffle se transformer en buée peu à peu au fil des heures. Il était près d'un petit feu de camp très modeste, les flammes dansaient lentement et rayonnait le visage du jeune humain de toute sa splendeur. Un aura d'un rouge-orange se défilait dans son regard, c'était le reflet du feu dans son iris. Il faisait nuit, la forêt était calme si l'on en ignore les bruits d'animaux nocturnes. La lune brillait d'un vive éclat, elle était pleine. Cette nuit semblait paisible jusqu'à que le jeune homme ouvre la bouche, pour dire :

- "Quand même... Quel sottise, aimer. Il n'y a rien de plus lâche et qui vous fait courir à votre perte. Dans ce monde, tout n'est qu'égoïsme et illusions. Que ce soit des Déchus ou des Xunlai, tous ne visent qu'à un seul but, voir leurs rêves les plus fous se réaliser et ce, au détriment des autres et du monde. Que ceci est répugnant. Que ceci est intolérable. Et quand bien même des gens se sont dressés contre cette injustice, ils ont étés assassinés au fond d'une ruelle sombre."

L'humain prit deux longues lampées de rhum et reprit.

- "On devrait exécuter toute cette pestilnence qui corrompt le monde et bâtir un monde nouveau. Un monde sans homme, sans folie, sans égoïsme, un monde sans amour. Les sentiments mènent à la folie, si pour des personnes il est si difficile de s'en dépouvoir, c'est qu'il est déjà trop tard pour eux. Les sentiments fonctionnement très simplement. Si l'on s'autorise à être faible, on a besoin de sentiment pour nous remonter et indéniablement, on redeviens faible sans sentiments ce qui fait, les sentiments sont un cancer que tout ce monde possède. Trop s'attacher à quelqu'un mène à sa destruction, il voit sa déstinée s'entraver et son but ultime partir en fumée, rien de tel n'est plus qu'enrageant que ceci. Et pourtant, personne ne fait rien."

L'humain marqua une longue pause pour admirer la beauté nocturne et reprit.

- "Inutile d'en faire un faux-senblant et d'accepter de se berner pour mieux apprendre vivre faible. Quelqu'un doit changer tout ça, et ce n'est pas Le Créateur qui le fera, lui-même a rendu les choses dans l'état où elles étaient. Il ne mérite que la mort, et ces Xunlai eux, ne méritent pas d'être tués tant ils sont pathétiques, ils finiront par comprendre que leur quête est dépourvu de sens. Il faut que je trouve des compagnons et nous nous batissions une armée, cela est nécessaire à un renouveau. Le renouveau que j'envisage, un changement, le changement du monde. Un monde sans Xunlai ni déchu, sans Reine ni Créateur, un monde, sans Hommes. Un monde, sans amour."

Et le jeune homme finit sa phrase par une lampée de rhum et commença à s'assoupir doucement.

* Oui, ce monde doit changer *

Tinùviel était perchée sur une branche d'arbre d'où elle pouvait l'observer. Ce n'était pas la première fois et elle ne s'étonnait plus de ses beuveries quotidiennes. Elle le suivait depuis une semaine, sans qu'il la voit et elle avait décidée de se montrer ce soir là.
Elle chercha une dernière fois le portrait qu'avait fait l'homme avant de la payer. Elle observa encore plus attentivement l'homme prêt du feu.
Selon l'homme, il devait s'appeler Eönwë Luinil. L'homme lui avait spécifié la couleur de ses yeux, très particulière : Blanc et gris. Il lui avait même fait un croquis en couleur.
Ecoutant le discours de sa cible, elle vérifia encore.
Quelque chose n'allait pas.
Son corps et ses traits correspondaient, mais pas son visage. Surtout pas ses yeux.

Etait-ce lui ? Ne l'etait-ce pas ?

Le doute l'avait pris et elle ne savait que faire. Tuer un déchu, un homme de son camp alors que ce n'est pas lui, même à causes de ses dires précédents n'était pas une très bonne idée, l'armée manquant de guerriers.

Elle savait qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur si elle choisissait l'option de vérifier. Elle pourrait le maitriser pour connaitre son identité. Mais elle savait qu'un déchu, même sur le point de s'endormir ou sous l'emprise d'alcool était toujours très dur à combattre. Il pourrait facilement prendre le dessus sur elle.
Décidément, son métier d'assassin devenait de plus en plus dur. Pourtant, elle ne devrait pas s'inquiéter tan pour une vie. Beaucoup étaient passées par ses couteaux de lancer et sa dague. Pourquoi le faisait-elle ?

Le voyant sur le point de s'endormir, elle décida de passer à l'action pour vérifier.

*C'est une grande erreur, et en plus je le sais. Pourquoi ne puis-je pas faire comme les autres fois ? Pourquoi ...*

Elle descendit de son perchoir et décida de faire un grand détour pour le prendre par surprise. Se situant environ là où il avait auparavant son dos, elle monta dans l'arbre la plus proche pour vérifier. C'était bien au bon endroit. Il ne dormait pas encore et après trois grandes inspirations, elle décida de se jeter dans la gueule du loup.
Elle sauta juste à un pas de lui, sortit sa dague qu'elle lui passa au cou et lui prit un bras qu'elle plaça dans le dos.
Sentant toutes les forces qu'il pouvait avoir totalement clair et conscient, elle devait faire vite et ne pas passer par

"- Comment t'appelles-tu ? Dépêche toi de répondre, sinon tu ne vivras pas assez longtemps pour regarder ce feu s'éteindre."

Le jeune homme n'était pas surpris, la telle discrétion de son assaillante ne lui avait pas donner de surprise. L'humain soupira longuement et referma les yeux et essaya tant bien que mal de reprendre une position confortable au sommeil. La menace d'une lame, il avait eu tant de fois, qu'il eut finis par considérer ça comme une mauvaise blague. Choisissant d'être seul le plus vite possible, il dit directement :

- "Premièrement, je t'ai entendu depuis un bon moment. Deuxièmement, un minimum de savoir-vivre exige que l'on décline son identité avant de demander celle d'autrui. Troisièmement, tues moi et tu ne sauras même pas qui je suis. Quatrièmement, tu n'es même pas position de quoique ce soit, tues moi maintenant, ça m'est égal, je n'ai pas peur de la mort ni d'une lame. Cinquièmement, peux-tu m'apporter ma bouteille de rhum ? J'ai soif et cela détendra l'atmosphère afin de commencer avec de bonnes bases."

* Vraiment... Les femmes sont atteints d'un tel pathétisme qui l'est dénuent d'un quelconque sens de la raison. *

Le jeune homme soupira à nouveau, il n'y avait aucune négociation possible, son assaillante pensait l'effrayer avec la menace de perdre la vie seulement, cela n'est qu'une pitrerie pour l'humain. Il attendit un moment et attendis de voir comment son assaillante allait agir.

Les paroles de son interlocuteur ne la surprirent pas. Elle savait qu'il avait entendu son manège mais elle décida de jouer à son jeu. Elle mit une touche de surprise sur son visage afin qu'il croit pouvoir lire en elle et fit comme si tout cela la gênait.
Elle savait qu'elle n'avait rien à perdre même si elle était maintenant certaine que ce n'était pas lui.

*Comment ai-je pu me tromper ainsi depuis toute une semaine ?*

Cette question la blessait depuis qu'elle avait vu ses yeux. Elle aurait du voir que ce n'était pas lui, mais elle ne l'avait pas fait. Peut être avait-elle trop confiance en elle ? Elle se trouvait tellement stupide qu'elle s'était retrouvée plantée derrière lui avant de reprendre conscience qu'elle devait lui chercher sa bouteille de rhum. Elle aurait aimée lui jeté un petit cadeau maison dans sa bouteille, mais c'était trop risqué. Il la verrait surement et il semble que le destin avait besoin de lui.
Sursautant par sa sortie brutale de ses pensées, elle rangea sa dague et alla chercher la bouteille de rhum qui était à l'opposé d'elle. Elle la ramassa et lui lança afin de s'assoir par terre, assez loin de lui. Elle savait qu'elle ne craignait rien car elle serait beaucoup plus avantagée pour une fuite connaissant la forêt et surtout le court d'eau qui passait non loin de là. Elle décida de se présenter.

"- Bien maintenant que vous avez votre si précieuse bouteille de rhum, je vais me présenter. Je m'appelle Idrill Tinùviel. Je suis désolée de vous avoir menacé mais il faut croire ça vous a sauvé la vie. Tan mieux ou dommage, ce n'est pas à moi de juger mais vous. Bref, comme on est censé le faire dans ces cas là, je m'excuse."

En attendant qu'il daigne ou non répondre, elle avait à penser. Mais elle devait rester sur ces gardes même si elle était certaine de pouvoir s'enfuir avant qu'il ne puisse lui faire du mal.
Elle garda un oeil sur lui et se demanda comment organiser son futur. Elle ne pourrait pas compter sur cet individu, de toute façon, et il fallait qu'elle trouve sa vraie cible.
Ruminant ses pensées, son regard se posa sur lui. Surement les trois quart de la population féminine se serrait sentie attirée par cet homme. Mais pas elle. Elle avait autre chose à faire que d'éprouver un sentiment qu'on avait bannie pour elle avant sa naissance.
Décidant de laisser le temps choisir sa route, elle laissa son regard divaguer et se poser sur la douceur et la beauté des flammes.

Le jeune homme soupira une nouvelle fois et se remua l'épaule, la prise avait été ferme et son bras avait un peu souffert. Une fois qu'il vu Idrill assise et presque attentive, il saisit la bouteille de rhum et s'assit. Il en bus de longues lampées jusqu'à qu'elle soit vide, et que l'humain soit plein. Il se sentait réchauffé par l'alcool, et son âme assombrie de même par ce dernier. Il la lâcha d'un geste brusque et se tenu au sol par les mains, il avait la tête qui tournait et un étau qui lui serrait le crâne. Il fit un petit effort de concentration et s'allongea en levant légèrement son genou droit. Il regardait le ciel doucement puis regarda son interlocutrice, puis détourna son regard et entama le dialogue.

- "Inutile de t'excuser. A l'avenir, tutoies-moi, j'ai toujours épris le vouvoiement comme une impolitesse et une insulte. Ensuite, Idrill si tel est ton nom, le rhum n'était là pour qu'occuper ma soirée avant ton arrivée."

Il marqua une pause pour saisir une branche pour remettre en place les branches dans le feu.

- "Donc, on me nomme Ryuuku. Ryuuku Desama, tu peux m'appeller Ryu si ça te chante. Pour le que fait-on das notre cas, cela va être très simple. Tu m'as menacé, ça m'est égal, tu t'es excusé, ça m'est égal et maintenant à moins du contraire, nous n'avons plus rien à faire ensemble. Cependant, tu peux rester ici près du feu, à la condition que tu ne sois pas trop bruyante, et ne prend pas ceci pour une insulte. Maintenant..."

Le dialogue s'arrêta net puisque le jeune homme se tourna sur le côté et ferma les yeux.

- "Maintenant disais-je... Suis-je si important pour qu'on puisse vouloir ma mort ? Où t'étais-tu trompé de cible ? Et dans même l'hypothèse que tu te sois trompé, pourquoi ne pas avoir attendu que je dorme profondément et me tuer sans soucis ?"

Elle avait tout le temps pour répondre, et lui, toute une nuit à ne pas dormir.

Ses questions la firent sourire et elle ne put s'empêcher de penser à la petite Enola. Enola était une petite fille qu'elle avait connu durant ses heures où elle n'était qu'une servante. Son caractère correspondait presque exactement.
Une vague de nostalgie l'envahit quelque peu, mais les bonheurs du présent la repoussèrent très vite. Elle était bien trop heureuse de sa liberté pour pouvoir oser revenir dans le passé.
Elle se donna encore quelques minutes de réflexion pour répondre. Devait-elle lui révéler, ou non, qu'elle était assassin. Après tout, qu'est ce que changerait cette discussion, dira-t-on. Et il devait surement déjà savoir. Son style vestimentaire ne faisait pas que le suggérer mais l'affirmait haut et fort.

"- Non vous n'êtes surement pas important. A mes yeux, déjà, ni aux yeux des personnes que j'ai croisées sinon je m'en souviendrais. Jusqu'à présent, on ne m'a pas demandé ta mort. Alors soit l'a-t-on fait à quelqu'un de plus expérimenté me diras-tu vu comment tu as su me démasquer, soit tu n'es pas plus important que moi. Mais, pour les petits bandits ou les hommes politiques peu influents, ma discrétion me suffit. Et même au cas ou ils m'auraient repérés, la fuite est quelque chose que je maitrise depuis le temps. Et au cas ou ils me tueraient, je tiens surement autant à la vie que toi."

Elle fit une légère pose pour lui lancer une petite bouteille de rhum qu'elle portai toujours sur elle en cas de besoin. Même si elle doutait qu'il était très judicieux pour lui d'en boire aussi le contenu.

"-Garde là, je n'en ai pas besoin ou surement beaucoup moins que toi."

S'arrêtant encore une fois, pour observer l'état du feu et le raviver encore un peu, elle poursuivit.

"- Pour ta dernière question, je ne sais pas trop , à vrai dire. Habituellement les cibles que je piste sont toujours les bonnes puisqu'elles ont des domiciles fixes et toutes sortes de signes reconnaissables. La cible que j'aurais du poursuivre vagabonde comme toi, mais a l'iris d'une autre couleur que la tienne. Je ne savais pas trop quoi faire et j'ai préféré vérifier. Nous sommes en territoires Déchus, et en étant Déchue, je ne veux pas tuer mes potentiels alliés si jamais une guerre généralisée entre les camps se passaient. J'ai du respect pour mes semblables, même lorsqu'ils n'ont pas les mêmes idéaux que moi."

Elle se leva alors pour se dégourdir les jambes mais se rassit après quelques minutes. Elle resta aux aguets, croyant avoir entendu un bruit suspect et fixa son attention visuelle sur le feu.

L'humain gémis un instant en restant pensif.

* Elle a besoin de comprendre. *

- Idrill.

Le jeune homme marqua une pause, se rassis puis la fixa intensément.

- Je n'ai que faire des Déchus ou Xunlai, je n'ai que faire de ma vie également. Je te l'avais dis auparavant et ce n'était pas un mensonge. Donc à l'avenir, cesse de m'insulter avec des paroles aussi vaines. Et, le respect amène aux sentiments, les sentiments à la haine, la haine aux conflits.

L'homme aux cheveux de neige soupira de voir une personne ne partageant sa philosophie.

- Et si je ne suis pas important, ce n'est qu'une bonne nouvelle, cela me laissera faire ce que j'ai à faire que plus tranquillement.

L'humain se leva d'un coup sec et s'approcha doucement, le reflet des flammes faisaient briller son torse nu, son amulette, et son tatouage "Humanité" sur sa joue gauche. Il s'assit très près de l'assassin et fixa son regard. Il resta ainsi une dizaine de minutes et repartit où il était. Puis il se remis à admirer le feu de camp qui brulait de milles feux.

[moi aussi j'ai envie de rp, alors je m'incruste :p]

Dans la forêt, les animaux qui jusqu'à présent ne faisaient pas attention aux gens qui étaient à l'intérieur se turent, effrayés. L'atmosphère dans tout le bois devint sombre et glaciale, presque immobile. Les bêtes se terrèrent dans un coin et ne bougèrent plus, priant pour que tout s'arrête. Peu après l'assombrissement de la forêt, une énergie écrasante, presque étouffante, empêcha les personnes en animaux à proximité de détecter toute forme de vie, cette énergie était presque palpable. Il avançait, calmement, un visage inexpressif, ses longs cheveux noirs flottant légèrement, ses yeux, glaciaux, fixaient son objectif, qu'il ne pouvait voir mais qu'il sentait bien, quelques mètres plus loin. Il ne faisait presque pas de bruit, mais dans cette partie de la forêt devenue plus silencieuse qu'un cimetière, le moindre craquement résonnait comme une explosion. Son manteau effleurait les feuilles fraîches, ses pas souples compressaient à peine les brindilles qui jonchaient le sol. Les ombres des arbres semblaient le suivre, s'accrochant à lui comme avec un espoir de vivre. La lumière s'écartait devant lui, semblant le fuir. Il n'y avait plus un souffle de vent...

Et il déboucha enfin vers son objectif. Deux personnes assises, l'un presque ivre mort, l'autre à demi souriante, assis ici tranquillement. Ils ne pourraient le reconnaître. Les seuls à l'avoir vus étaient soit morts, soit faisaient partie du Conclave. Or, ceux-ci étaient particulièrement faibles. Ils devaient à peine avoir commencé à développer leurs capacités magiques, celles que lui même avait créées, et qui existaient depuis la nuit des temps. Elles n'avaient plus la puissance d'autrefois, déformées par les croisement entre races, entre la science et la technologie. Avant, ces simples capacités suffisaient à vivre confortablement, mais les hommes en voulaient toujours plus, quelle que soit leur race, et voilà où cela les avait conduits. Une guerre d'une violence extrême, un monde déchaîné, déchiré par les conflits, et la léthargie de l'âme blanche du Créateur. Maintenant, son esprit corrompu était d'une noirceur à faire trembler les morts comme les vivants...
Les deux êtres assis devaient l'avoir remarqué maintenant... son énergie écrasante allait avoir des effets physiques sur eux. Picotements, difficulté à respirer le temps de s'y accommoder, dissipation de tout effet bénéfique, et puis, si leur constitution était trop faible, migraines fortes et douloureuses.

Il sortit de l'ombre, et s'avança devant le feu. Son énergie affectait même les flammes qui furent ravivées comme si le bois en dessous venait d'être posé.

" Alors... on prend du bon temps ?... cette forêt peut être dangereuse... on ne vous l'a pas dit ? Vous pensez peut être que... vous sortirez d'ici vivants si un monstre vous agresse ? Ou alors... vous ne savez peut être pas. Les bandits ne sont pas les seuls à hanter ces lieux...."

Tout à coup, le jeune homme sentit comme la forêt se glacer. Plus aucune bruit ne s'émanait, on n'aurait dit que toutes formes de vies n'avaient jamais éxistées. Puis le jeune homme commença à sentir un maux de tête, sans doute l'alcool pensa t'il, mais cela était tout autre. Il se prit la tête dans les mains jusqu'à qu'il n'en peuve plus et dégagea la bouteille de rhum sur un rocher, la transforma en éclats.
L'homme qui venait d'apparaître lui était inconnu, lorsqu'il commença à prendre la parole, l'humain se tena au sol et sentit sa tête exploser par la pression, des nausées lui tresaillaient les entrailles. Puis, s'en fût de trop, l'alcool et l'influence de l'inconnu finirent par faire vomir longuement le jeune homme, qui resta essouflé après son calvaire.

* Non, ce n'est pas possible. Pas lui, une telle aubaine n'est pas si donnée. *

Ensuite, l'humain réfléchissa aux paroles de l'inconnu et sa pensée commença à se préciser.

* ça pourrait être lui, ça n'est pas impossible. Malheureusement, je n'ai pas la puissance pour le tuer, cela attendra. Et je ne suis pas seul, cette sotte doit être surement dévoué aux desseins des Déchus *

L'homme au regard semi-transparent s'essuya la bouche et prit la parole, un demi-sourire en coin.

- "Tu dis ça comme si tu contrôlais les lieux... Et prendre du bon temps avec une femme, la mort serait plus divertissante. Maintenant, à savoir, qu'il y ait quelque chose qui "hanterait" ses lieux, cela pourrait être toi ? Non ? Tu sembles assez en savoir..."

* J'en ai un peu trop dit mais ça sera suffisant pour attirer sa méfiance *

Ryuuku fixa à nouveau celle qui avait voulu intenter à sa vie, qui semblait également sans vie. Le doute n'était plus permis.

* C'est lui, enfin. Je n'oublierais jamais ton visage, même dans la mort. Tu as fais ta première erreur, je n'ai plus qu'à attendre d'accroître mes pouvoirs et trouver une armée et ensuite, tu regretteras d'avoir créer ce monde, Le Créateur... *

L'homme fit mine de faire l'homme rassuré et confiant, sur de soi et stupide de sa confiance alors qu'au fond de lui, une puissante envie de meutre et une réjouissance sans fin parcouraient son âme...

Tinùviel, quant à elle, n'en était pas au même stade que lui. Elle n'avait pas ingéré d'alcool et le mal de tête était souvent son seul compagnon lors des ses longs moments où elle devait pister une cible pour le bon moment. Elle avait souvent mal à la tête, et même si celui ci n'était pas du à une trop longue journée ennyueuse, elle réussit à garder un sourire de façade et une grande confiance.
L'identité de cet inconnu ne lui faisait aucun doute. Ryuuku, même si elle ne le connaissait que depuis peu, se montrait bien différent et elle savait que ces paroles étaient complètement fausses.
Mais en plus de cela, il ne trompait pas, elle, alors comment pourrait-il le tromper ?

Ces certitudes la poussèrent vers une pensée plutôt lugubre, effaçant légèrement son sourire :
Une légende, peut être une vérité, disait que toutes les personnes l'ayant vu mourraient sans n'avoir pu faire quoi que se soit.
Si cette légende n'était pas fausse, elle pouvait alors déjà faire ses prières pour que la mort ne l'envoie pas dans un endroit où le temps serait plus long et ennyueux encore qu'ici.

Voulant que les questions de son compagnon de soirée restent en suspens, elle préféra répondre avant que Le Créateur ne le fasse, redessinant son visage avec un petit sourire confiant. La peur ne faisait pas partie de sa vie, même si elle aurait dù en vivre, comme tout le monde.

"- Si on doit considérer tous les endroits à risques potenciel, alors mieux vaudrait se donner la mort, car aucun endroit ne connait aucun risque. La vie est pleine de risque, cela fait partie des règles du jeu et la mort est la case finale de chacun des jeux. Quelques fois il faut patienter longtemps, quelques fois elle se trouve juste après le départ. C'est comme ça et nous ne pouvons rien y changer. Notre jeu est entamé et se terminera peut être bientôt, mais il se terminera lorsque chacun de nous aura fait le tour de son circuit, et pas lorsque n'importe quelle créature en aura décidé."

Elle fit une légère pose pour tourner son regard vers Le Créateur et prit une autre inspiration pour continuer.

"- Et nous ne prenions pas du bon temps, mais défondions notre philosophie de vie lorsque vous nous avez interrompus dans notre petite argumentation."

Un large sourire prit la place du précédent et une petite lueure de confiance et de fierté était passée dans ses yeux tourner vers l'homme.
Décidement, le destin voulait vraiment que son arrivée soit proche. Tan pis pour elle. Si elle aurait tué Ryuuku, rien de tout cela ne se serait peut être pas passé et elle serait en train de pister sa vraie cible.
Mais elle avait fait son choix et cette rencontre, vallait bien la case "arrivée".

Le Créateur se déplaça d'un pas souple et rapide vers la jeune femme, lui caressa les cheveux, puis alla vers l'homme avant de lui caresser doucement la joue du doigt. Il se releva, et reprit sa position, devant un arbre, adossé à celui ci. Il caressa le tronc en fermant les yeux, puis tourna son regard glacial vers les deux individus.

" Vous m'avez l'air bien confiants... J'aime bien ça. Cela m'aurait déçu que vous fûtes terrifiés... comme les braves bêtes qui vivent dans cette forêt... "

Il se déplaça autour du bivouac, observant les détails, cherchant à trouver quelque chose que lui seul connaissait, peut être. Il avait l'air concentré, mais tenait toujours dans sa ligne de mire les deux Déchus. Il caressait du bout des doigt tout ce qu'il voyait, puis revint vers le centre du bivouac, devant le feu.

" Endroits à risques... il n'y en a pas partout sur le territoire vous savez. Aletheia est l'endroit le plus sûr du continent, sans oublier l'antre de certains de mes amis. D'ailleurs... hmm. Vous savez qui je suis j'imagine. Donc une des premières tâches que j'entreprendrai après avoir écrasé les Xunlai grâce aux déchus est d'annihiler toute menace. Je veux un monde de paix. Retrouver mon ancienne souveraineté, et laisser à nouveau ce monde entre les mains de ceux à qui il appartient. C'est un noble but ne croyez vous pas ? ... "

Lorsque le doigt du Créateur toucha sa joue, l'humain crût que ses veines situés au crâne allaient explosés sous la rage.

* Il a osé me toucher ! En plus de l'endroit qui m'est le plus précieux ! Chien !! *

Peu à peu, l'emprise du pouvoir qui le déstabilisait semblait se dissiper ou plutôt, l'humain s'en accommodait. Ryuuku réfléchit sagement en écoutant son assaillante et la Créateur parler, en profitant aussi pour se calmer par peur de se démasquer. Il n'y avait nul doute qu'Idrill savait qu'il était faux depuis le début de l'arrivée de l'homme au pouvoir, son comportement était très différent et ses mots toutes autres. Et si elle n'avait rien dis ou fait aucun signe particulier, c'est qu'elle était sans doute "avec" lui. Une alliée peu interressante pour lui mais dont il pouvait s'utiliser pour ses intérêts, enfin, il ne devait pas sous-estimer ceux qu'il croit avoir cernés. Ryuuku avait choisis sa prochaine attitude et l'avait soigneusement préparé, servant également à voir comment réagirais Idrill, définissant définitivement de quel côté elle sera, le sien ou celui du Créateur. S'apprêtant à parler, le jeune homme plongea profondément son regard sur Idrill, la regardant dans son ensemble puis fixa le Créateur d'un air calme.

- "A quoi bon être effrayé ? La peur n'a jamais servi à éviter le danger. Quant à ton identité, oui, je vois qu'elle est elle. Et ton but... En théorie, il est noble, c'est vrai. Si on oublie le fait qu'il existera toujours des gens Déchus pour vouloir te barrer la route et donc créer des conflits, la jalousie et autres émotions humaines n'est pas une source de quiétude et venir à exterminer ceux qui se dressent contre toi n'adviendrai qu'à un règne de terreur et non de paix."

Ryuuku était fier de sa répartie, cet homme était venu les mettres plus ou moins à l'épreuve et il l'avait mis dos au mur en dénaturant son but même de vivre en lui prouvant qu'il était inexact. Même en disant qu'il éxistait des Déchus contre le Créateur, cela n'advenait pas directement à sa personne puisqu'il y parraissait qu'un simple étayage d'une thèse.

* Que vas-tu donc répondre à ça ? Le créateur...? *

En son âme commençait déjà le combat contre celui qui serait le dernier homme à être tuer en ce monde selon lui, l'excitation et le plaisir le prenaient sauvagement alors que la bataille était à peine commencée...

Tinùviel avait laissé le monarque carésser ses cheveux. Elle avait quand même légèrement sursauté, détestant qu'on la touche sans prévenir gare, et encore moins quand la personne est masculine et dangereuse. C'était presque une offense pour elle et envers elle mais mais elle n'avait pas le droit de dire quelque chose, ou plutôt ne se donnait-elle pas le droit. La parole est d'argent, mais le silence est d'or, disait le proverbe.. Même si elle ne trouvait aucune partie sublime, ses cheveux étiaent tout de même pour elle très précieux.
Elle avait également vu le petit tresaillement de Ruyuuku. Elle retint le rire qui grandissait intérieurement pour ne pas démasquer le jeune homme.

Les paroles du Créateur ne la surprirent pas. Il recrutait toujours de nouveaux jeunes gens pour l'armée. Mais elle savait qu'il n'était pas ici pour recruter. Il confiait cette tache à des gens beaucoups faibles d'esprits que lui. Assez faibles pour professer tout ce qu'il leur aura dit après le leur avoir fait croire.

La réplique de Ruyuuku était magistralement envoyée et elle ne put, encore une fois, retenir un sourire.
Voyant le regard qu'il avait posé sur elle, elle lui assura son soutien. Pour cela, elle lui rendit son regard, essayant d'être autant que possible discrète.
Mais même si le Créateur faisait celui qui ne voyait rien, elle savait qu'il les aurait vu. C'était même surement son but.

Ensuite, elle replongea son regard dans les braises du feu qui était encore animé par l'énergie du souverain. Elle y glissa alors quelques minces branches afin de la raviver légèrement. En cas de départ pricipité du Créateur, le feu s'éteindrait et il était relativement précieux pour l'elfe.

Elle s'abstint de tout commentaire, voyant quon attendait une réponse de sa part.

Le Silence, le Silence...

Une bien belle langue universelle...

Le Créateur écouta attentivement ce que lui disait l'homme puis se retourna vers lui en souriant d'un air malsain. Il avait tenter de montrer à quel point sa raison de vivre était futile, et aurait réussi, si elle était vraiment ce qu'il avait dit. L'atmosphère frémissait de la confiance des deux personnes, et Le Créateur se contentait de garder un visage inexpressif, le regard tendu vers celui qui avait osé s'adresser à lui sur ce ton.

" Oh, évidemment... mais qui te dit que mon seul but est d'écraser les Xunlai afin de pouvoir écraser Wanderya sous mon pouvoir ? Mon but est tout autre. Mais ça... je ne le révèle qu'à ceux qui suivent vraiment mes idéaux de base, pas à des personnes qui tentent de faire les malins, en pensant avoir raison. Je supporte les railleries, mais je pourrais t'arracher le soeur sous prétexte que tu m'as manqué de respect, jeune homme. Alors quand tu seras prêt à suivre ton Roi, et à accepter sa protection ainsi que ses ordres, tu sauras vraiment ce que je compte faire du continent. Quant aux déchus contre moi, si tu penses qu'une armée entière suffirait à m'arrêter, je te rassure tout de suite, tu sacrifierais tous tes hommes pour rien, au final."

Pendant tout ce temps, le Créateur souriait, mais son regard brillait de malveillance et de haine, un regard froid comme la glace, qui refroidissait encore plus l'atmospère déjà glacée autour d'eux. Même le feu sembla se ratatiner, face à la violence qui émanait du Créateur.

Ryuuku souriait tant intérieurement que sa satisfaction aurait pu être palpable.

* Le créateur, tu es si stupide. Tu viens de te contredire toi-même, comment peux-tu être stupide à ce point ? Quant à me tuer, vas-y, ne te gêne pas *

Quand l'humain vu le feu s'affaiblir, il savait qu'il avait réussis à le toucher cet homme qui se prétend tout puissant. Il n'était rien. Sa seule puissance est sa seule force. Cherchant à tout prix à l'énerver, Ryuuku fit un grand sourire hypocrite et lui dit :

- "Dit moi, tu t'écoutes parler ? Je n'en ai pas l'impression. Déjà, qui a parlé d'écraser les Xunlais ? Seulement toi, non ? Une très bonne initiative pour un monde de paix. De même que celle de vouloir me faire du mal sous prétexte que ma répartie t'a laissé en place, ça, ce n'est qu'une menace et non une attention d'un pacifiste. Après, une chose me titille, en principe, lorsqu'on veut acheter un objet magique à un marchand, on demande son utilisation, et toi, non. Tu veux qu'on te suive mais sans nous dire pourquoi ? Il n'y a pas quelque chose qui cloche, non ?"

Puis soudainement, l'humain éclata de rire, faux bien entendu.

- "Et puis te tuer ?! Il faudrait être fou pour vouloir le faire, quel est l'aliéné qui serait assez bête pour vouloir le faire ? J'entends bien qu'un homme qui a créé ce monde ne peut pas être tué par de simples hommes. C'est inconcevable !"

Les mains du jeune homme tremblaient d'excitation mais il les cacha dans son dos et continue de sourire mais cette fois, d'une façon insultante, arrogante.

* Alors, tu n'as donc pour seul puissance que ta force ? Ou as-tu bien des méninges qui te servent ? Tu ne m'en as pas donné la preuve... Tu es pathétique Créateur... *

Sachant pertinemment qui jouait dangereusement avec la personne avec qui personne n'aurait jamais voulu le faire, il y a trouvait du réconfort et de l'excitation, comme si il se prouvait lui-même sa valeur à travers ce combat.

Tinùviel soupira en entendant les paroles de Ryuuku, et si déjà il commençait à l'énerver par son arrogance, dans quel état était le Souverain ? Les injures auraient une meilleure place autre part et surtout en autre compagnie.
Pendant qu'ils se lançaient ces mots à la figure, Tinùviel se préoccupait beaucoup du feu. Il était très indicateur de la colère du souverain mais aussi de combien la vie du jeune et surement la sienne aussi tenaient encore.
Ryuuku exagérait de se comporter ainsi. Peut être la mort l'attirait-elle tan, mais là il jouait avec beaucoup trop fort que lui.

Tinùviel se leva, puis se rassit sans raison apparente mais elle savait que cela surprendrait les deux hommes et que l'attention serrait, peut être, sur elle. Elle posa une dernière fois son regard sur le feu puis le posa sur les deux hommes.

"- Comme le dit si bien un proverbe, "Tan qu'il y aura des hommes, il y aura des guerres."(Albert Einstein). Aujourd'hui c'est contre les Xunlais. Demain contre qui ?
N'importe quelle supériorité ne serra jamais acceptée de tous. Et quelle que soit la souverain ou la souveraine, la population ne serra jamais contente dans sa totalité.
Et pour un souverain, mieux vaut confier son ambition à de bonnes personnes ou alors la mission qu'il avait prévue ne se réalisera jamais.
Enfin, c'est ce que je ferais à la place de celui, mais comme ça n'arrivera jamais, je suis bien tranquille."

Ces paroles, plus là pour le décor que pour être important, se voulaient juste assez apaisante pour Le Créateur. Ryuuku y était aller un peu fort avec ces insultes et le Souverain perdrait bientôt patience avec un adversaire tel que ce jeune homme.

Le visage du Créateur pâlit, et ses yeux devinrent subitement rouges. C'en était trop. Un abruti ivrogne comme ça qui lui parlait sur ce ton, sans même savoir ce qu'il voulait faire. S'il ne révélait pas ses idéaux, c'était bien à cause des blanc-becs comme lui, qui la ramenaient en prétendant tout savoir, alors qu'au final, toutes leurs convictions n'étaient que supposition.
Le Créateur s'avança vers Ryuuku sans pouvoir se contrôler, avec la ferme intention de le réduire en morceau, et il comprit que son énervement avait dépassé la moyenne qu'il s'autorisait.

*Arrête, laisse tomber Satyrika, tu en profiteras une autre fois....*

Et tout aussi soudainement, le visage du Créateur retrouva sa couleur pâle, normale, et retourna à sa place, un demi sourire aux lèvres, le regard fixé sur le feu, qui faiblit encore sous son poids.

"Tu me fais rire tu sais...tu dis que tu te moques de mourir ? Mais sais tu au moins ce qu'il arrive aux âmes des morts ? Crois tu être libéré en mourant ? Non, ta vie, aussi pitoyable soit-elle, empirera avec la mort. Le Gardien est un être encore plus immonde que moi, un être que tu ne peux pas vaincre. Et pour couronner le tout, tu ne seras pas le seul dans l'endroit ou tu irais si tu mourrais. Quant à mon vrai but... tu penses qu'un guerrier solitaire à demi-ivre réfutant jusqu'à mon existence, mérite de savoir ce que je veux faire des déchus et Wandrya ? Tu es de plus en plus stupide, jeune homme. Je te l'ai dit, tout travail mérite salaire. Or, je n'ai connaissance d'aucune victoire, prouesse ou exploit de ta part. Que ce soit à Furentez, ou à Aletheia. Rien. Et tu te permets de la ramener ? Allons, tu es vraiment... drôle. Pitoyable, mais drôle."

Le Créateur n'avait pas quitté le feu des yeux, et ne le quitta pas, même lorsque la jeune femme parla.

"Tu as probablement raison, jeune elfe. Mais, sache que mon projet va complètement oblitérer ce genre d'obstacle. Nous allons entrer dans une ère d'Innovation, avec l'aide des Déchus les plus fervents. Oh, et ne croyez pas que les Déchus sont des soumis. Au contraire, ils sont libres de faire ce qu'ils veulent. Le seul moment ou il n'ont pas le droit de contester, c'est quand il reçoivent un ordre de ma part ou du Conclave."

Ryuuku sourit, de surprise et d'intérêt. Il penserait que le Créateur l'aurait tué, comme ce qu'il prévoyait, mais il su être plus intelligent que ça.

* Voilà qui est intéressant, tu n'es donc pas totalement stupide. On va pouvoir en arrêter avec la comédie. *

Ryuuku se leva d'un coup, puis fixa le feu qui continuait de briller, et réfléchit un instant, un long instant. Puis sous les dires du Créateur, il donna un violent coup de pied dans le feu, séparant toutes les branches et ne laissant plus rien de la chaleur qui régnait. La pénombre s'installait en leur sein et l'ambiance se refroidit instantanément que la température. Ryuuku souriait mais cela n'était presque pas visible.

- "Idrill, je vais en arrêter là avec la comédie."

Il renifla un peu puis continua.

- "Le Créateur, ne crois pas un seul des dire que tu as pu entendre sortir de ma bouche. Ce n'était qu'une très simple comédie, j'ai longtemps pensé que tu étais stupide et orgueilleux, tu m'en as apporté le contraire ce soir. Tu as su m'ignorer malgré mes insultes et te contrôler, et pardonnes moi de t'avoir fait cette offense mais c'était simplement pour savoir si tu étais le vrai digne Chef des nôtres. Tu as mon respect. Et si tu trouves ça stupide, c'est simplement que je préférais être sûr de ne recevoir d'ordre pas du premier crétin croisé dans un bois. Une simple vérification, voilà tout ce que c'était."

Ryuuku s'avança doucement et s'agenouilla humblement devant le Créateur, possédant un sourire de démence indescriptible.

- "Tu as la toute puissance, je le respecte. Je t'obéirais si mes idéaux convergent aux tiens. Ce que je pense être le cas."

L'humain se releva brusquement et regarda Idrill longuement, puis arrêta pour fixer le Créateur et resta face à lui, très proche, son regard plongé dans le sien.

* Es-tu capable de sentir mes pensées le Créateur ? Es-tu capable de sentir ma haine, mon dégoût envers toi ? Es-tu capable de sentir que tout ce que je t'ai dis depuis le début et jusqu'à ta fin ne seront que des mensonges qui auront pu but de t'enterrer. Le sens-tu ?*

- "Idrill, jolie proverbe et tristement réel."

- "Maintenant, Être Suprême, que décides-tu ?"

Et il resta très proche de lui, un contraste incroyable les séparaient. L'un était vêtu de noir, avait les cheveux et les yeux noirs, l'autre était presque nu, avait une chevelure blanche et un regard presque transparent. Tout semblait les séparer...

Tinùviel sourit longuement devant l'attitude de Ryuuku. Ces paroles ainsi que ses gestes ne la convainquaient absolument pas. Malgré cela, elle afficha un sourire niais, peut être trop, de contentement. Elle avait choisie de ne rien dire pour ne pas aller à son encontre.
Elle remarqua qu'il la fixait et fit de même. Il était trop tard pour reculer, maintenant qu'elle lui avait assurer sa coopération et surtout son silence.
Elle observa son manège et décida de ne pas bouger. Elle n'avait pas été insolente et ne comptait pas s'incliner devant son Souverain. Elle ne l'avait jamais fait, et elle ne le ferait surement jamais de plein grès.
Elle n'était pas de nature a se laisser marcher sur les pieds ni à lécher les bottes, même pour atteindre un objectif. Et elle ne commencerait surement pas aujourd'hui.
Elle observa les deux hommes après avoir jeter un dernier coup d'oeil sur le feu. Ils ressemblaient aux oppositions que l'on faisait aux enfants sur le bien et le Mal. Sauf que cette fois ce n'était pas l'apparence et les convictions qui changeaient mais seulement l'apparence. Leurs apparences divergeaient complètement mais leurs esprits étaient frères. Autant de ressemblance que de divergences. Mais pourtant, elle savait qu'ils se détestaient.

Pourtant, elle admirait plus Ryuuku. Le Créateur pouvait le détruire selon son bon vouloir pourtant il continuait sur sa lancée et allait encore de l'avant. Même si l'on prenait les guerriers de très grande renommé, aucun d'entre eux ne pourrait dire le quart de ce qu'il a dit.

En organisant ses pensées, elle s'était rendue compte qu'elle même n'aurait jamais eu le cran de faire cela. En plus de ne même pas pouvoir tromper un homme ivre, elle pouvait ajouter à son tableau de chasse une grande faiblesse.

Et encore une fois elle se tut, s'effaçant pour laisser Le Créateur répondre à son interlocuteur, se mettant quand même sa remise en question pour plus tard. Et elle devait réfléchir, si le Souverain lui demandait de le suivre, à une réponse. Elle était de tout temps indécise et elle savait qu'aujourd'hui serrait un grand jour pour mettre son indécision à l'épreuve.

La colère qui habitait Le Créateur disparut aussi soudainement qu'elle était apparue, et son visage adopta un air totalement inexpressif. Il regardait le jeune Déchu d'un regard presque absent, saisissant à peine quelques mots de ce qu'il disait, sans pour autant ne pas en connaître le sens.

* Si tu crois m'abuser comme ça... *

Le Créateur se déplaça vers un coin du bivouac ou l'on pouvait observer le ciel, et le fixa longuement avec de fermer les yeux quelques instants. Toutes ces choses étaient nées de lui, tout. Que ce soit l'arrogance du Déchu, la folie des Xunlai, la corruption, la maladie, l'amour, la joie, l'ivresse, l'alcool, la puissance, les armées, la nature et tout ce qui peuplait ou constituait ce monde, tout était né de lui. Aujourd'hui, son oeuvre était en péril, et il entendait bien la sauver. Quelle qu'en soit la façon, il le ferait, avec ou sans l'aide des Déchus, qu'il affectionnait pourtant, malgré le fait qu'il affichait plutôt le contraire. Ceux qui l'aideront auront la vie sauve, tandis que tous les autres périront lors de la reconstruction de Wanderya. Et encore, pas sûr que tous survivent. Le but était d'annihiler toute existence en ce monde raté pour en recréer un autre, et enfin retourner dans sa léthargie censée être éternelle.
Il se retourna vers les deux jeunes êtres.

" Mmmh... Je me ramollis sérieusement. Il y a une centaine d'années, vous seriez actuellement en train de servir de repas à Satyrika... et vos âmes seraient entre les gracieuses griffes du Gardien, en train d'effectuer mille et une tâches vous dégoûtant à jamais... fameux endroit d'ailleurs... tiens. Une bouteille de rhum. "

Il se dirigea vers la bouteille vide, et la fixa longtemps. Lentement, les gouttes restantes se multiplièrent, jusqu'à remplir entièrement la bouteille que le Créateur but d'un trait.

" Ca fait du bien de temps en temps."

L'être au cœur de haine hocha légèrement la tête lorsqu'il vit la bouteille se reconstituée alors à l'encontre de sa destruction.

* Pratique. *

Les propos du Créateur ne l'ont surpris, cela restait qu'une forme de figure dénuée d'action. L'humain en a vite déduis que le moment serait parfait pour partir, les laissant à leurs vies et lui retournant à son errance. Il s'avança auprès des deux et dit.

- "Nous aurons l'occasion de nous revoir. Et si vous pensez que nôtre nuit n'est pas finie, vous n'avez qu'à me suivre. Maintenant..."

Il se craqua le cou en se le tenant avec la main droite, puis dit d'un ton empli d'amertume.

- "Belle nuit."

Il avança doucement en s'éloignant des deux âmes puis s'arrêta net et revint près d'Idrill. Il mit son visage très près du sien et sourit un instant. Il attendit, puis l'embrassa en plaçant son visage dans ses mains. Il mit sa bouche à son oreille et lui dit en chuchotant.

- "Maintenant, tu as la légitimé de me tuer, n'est-ce pas ?"

N'attendant réellement de réactions, ni de réponse. Il reprit le chemin, n'adressant plus aucun regard à ces deux personnes. Il fixait la beauté de la forêt, intrépide mais calme, le crépuscule qu'avait amplifiée le Créateur n'était qu'une apparence retardant l'arrivée de l'aube. La rosée matinal tombait et au fur et à mesure, les cheveux de l'homme en était devenus tombants et longeant ses joues, son regard fixé vers l'horizon, ses pensées à ébullition, son esprit en harmonisation, son orgueil dans le cœur.

Tinùviel garda son sourire et quand il partit, elle le rattrapa en courant pour lui accrocher la bras. Elle attendit qu'il la regarde pour lui murmurer doucement.

"- Ma nuit n'est pas encore finie. Mais j'hésite encore à te suivre. Il serait très mal-venu de laisser notre cher Souverain ainsi et de partir avec l'ivrogne encore relativement clair qui l'a insulté. Mais j'avoue que l'idée de surprendre tout le monde et de faire ce que je ne devrais pas me séduit encore plus.
Cependant, je sais que ma présence peut être très lourde, et je préfère te laisser le choix même si je pense déjà connaitre la réponse."

Elle fit une pause pour lui adresser un léger clin d'oeil puis continua.

"- Si vraiment j'aurais voulu te tuer, après ma grande erreur, j'aurais sans aucun doute déjà trouvé une raison. Mais comme tu le vois, tu es toujours en vie et je n'ai entamé aucune conversation hostile. Ce qui veut donc dire, pour toi, qu'il y a d'autres raisons sinon je n'aurais pas hésité une seule seconde. Surtout que je n'aurai pas perdu les couteaux lancés en pouvant les récupérer. Mais on a un invité qui nous regarde à ce moment et qui, même si tu t'en moques, a surement déjà prévu quelque chose pour chacun de nous."

Elle baissa encore le ton et se rapprocha encore de lui pour être presque certaine que le souverain ne les entendraient pas.

"- Et pour ta quête, même si tu penses que tu auras peut être l'occasion de le revoir ensuite, l'avoir à ses côtés serrait idéal. Apprendre à connaitre n'importe lequel de ses gestes, ses humeurs et son caractère. Tu ne le reverras peut être jamais, et accompagnant l'alcool, les remords mordront à pleines dents ta chair encore fraiche.
Si tu as besoin de mon aide, je suis prête à te servir."

Elle n'avait jamais prononcé de telle parole. Même lors de son asservissement. Pourquoi le faisait-elle ?
Pourquoi...

Le Créateur regarda le ciel, et sourit. Il était temps pour lui de s'en aller, des affaires l'attendaient au Palais d'Obsidienne. La bataille reprenait son cours... elle aurait continué, qu'il ait rencontré ces deux Déchus ou pas. S'ils montraient tant d'indifférence à ses idéaux, tant pis pour eux, ils s'en repentiront lorsqu'ils finiront aux Catacombes. S'ils le méprisaient, tant pis. Les Xunlai faisaient de même. Que ce soient des Déchus ne l'embêtait pas. Ils ont si peu d'expérience... et croient en avoir tellement. C'est risible.

" Bon... il est temps que je m'en aille. Passez de bonnes journées, tant que vous le pouvez encore. Cette forêt n'est pas éternelle... comme tout le reste du continent... et vous êtes encore plus ephémère que lui. Votre mépris m'est indifférent, finalement. Mais sachez que je suis tout sauf un esclavagiste. Je traite les Déchus avec défférence. Sauf que vos motifs sont trop personnels pour qu'on puisse vous qualifier comme tel. Allez... direction le Palais d'Obsidienne..."

Le Créateur prit la direction d'Aletheia, tranquillement, et bientôt, le froid qu'il dégageait disparut. Retrouver sa trace dans la forêt était désormais impossible, ses capacités de camouflage dépassant la perception de tout être vivant sur cette terre. Il marchait lentement, vers les rivages d'Ancalimë, puis allait prendre le bateau qui le ramènerait dans une crique, où se situait une grotte, qui menait directement aux galeries souterraines d'Aletheia, puis au palais d'Obsidienne.

" Tout ne va pas tarder à changer..."

Ryuuku écouta attentivement les paroles du Créateur, elles restaient les mêmes que lorsque de son arrivée, des préventions à la limite de la menace. Ainsi qu'une croyance exagérée de sa faculté à connaître l'attitude des autres à son égard.

* Tu ne changeras pas et mon souhait restera le même. Celui de ta mort et de la destruction de toutes ces vies suffocantes. *

L'homme à la coupe de neige le regarda commencer à partir puis il se retourna vers Idrill, elle semblait un peu plus petite que lui. Il était presque étonné de la voir aussi près de lui, toutes les femmes dont il a exécuté sa virilité n'étaient que des femmes forcées où le consentement n'était pas nécessaire. Ses mots étaient doux, on aurait pu en déduire d'une femme aimante ou attirée. La déduction fût vite faite bien que l'humain rejetait ce genre d'interactions mais qui après tout, pouvait l'aider.

- "Idrill."

Il s'arrêta pour l'embrasser une fois, puis une fois en y mettant plus de longueur.

- "Ne me dis pas que tu es amoureuse quand même."

Il détourna son regard de l'interessée et vit le Créateur disparaître en pleine nature, et dès lorsqu'il ne le voyait plus du tout, il reprit.

- "C'était de l'humour, à ma façon. Rien ne sert de t'émouvoir quant à ma remarque. Idrill, "notre" nuit est finie, le jour se lève. Mais, si vraiment tu tiens à me suivre, fais-le. Cela peut être autant utile qu'à toi et qu'à moi. Si tu te demandes un tel changement de comportement à ton écart, donnes toi une raison car la celle que je peux donner, tu ne l'as comprendrais pas. Maintenant, allons-y."

Il lui posa sa main contre sa taille et l'approcha de lui, l'incitant à emboiter son pas. Commençant la marche, le soleil se levait brusquement au milieu des pins et autres végétations, des rayons de soleils perçants aggressaient les yeux de Ryuuku mais il plissa les yeux derrière ses cheveux et continua d'avancer, la main nonchalante toute près de celle qu'avait décidé de l'accompagner, et peut-être de l'aimer...

Topic noté, expérience attribuée, verrouillé.

[Suite des aventures de Ryuuku.]