Soirée tranquille ? [ Terminé ]

Les contours de l’ancienne Furentez la flamboyante se dressait désormais face à ses yeux sombres observant ce qui jadis avait dû être beauté et pureté. L’air offrait de par son toucher une ambiance glaciale, il annonçait déjà l’état des lieux. Les torches allumées se reflétaient au sein du regard de la silhouette qui se tenait non loin de là. A quelques pas simplement de l’entrée. Sa stature semblait fragile dans ce décor digne des plus grands méchants de ce monde, les voix que l’on pouvait entendre n’avaient rien d’amical, ce n’était que déchéance et perdition si l’inconnue décidait de continuer son chemin, cependant cette définition s’appliquait à sa vie même c’est pourquoi un sourire que l’on aurait cru angélique bien qu’il ne soit que simple curiosité se dessina sur ses lèvres. Certes, elle avait voyagé, exploré maintes contrées sans jamais s’arrêter mais pouvoir enfin toucher de près le rêve d’une vie, ce n’est pas rien. Ils étaient comme elle, du moins, c’est ce qu’elle pensait. Cependant, peut-être qu’une femme dans ces lieux serait signe de mauvaise augure ? Elle n’y pensait pas, ne voyant qu’une étape des plus symboliques de son parcours qui désormais devenait peu à peu moins alléchant, ne sachant de quoi serait fait demain. Peut-être qu’ici, elle aurait certaines réponses et surtout droit à une nuit de sommeil qu’elle n’avait pas volé.

En effet, la lune avait remplacé le soleil et déjà on pouvait sentir ses rayons argentés offrir aux pâles êtres qu’elle observe de là haut une sensation exquise, celle d’une nuit, laissant l’astre flamboyant pour des desseins plus épiques, après tout le noir n’était-il pas signe de ténèbres ? On les voit comme douloureuses, elle les aimait. Accélérant le pas, reposant sur sa tête la capuche qu’elle avait un instant ôté pour admirer le paysage qui n’avait rien de sain ou encore pouvait donner une vision splendide, elle se mouvait dans la nuit sans qu’on ne puisse même l’entendre. Bien sûr, son épée restait tout près d’elle, se balançant au rythme de sa démarche, présence rassurante qui ne rappelle pourtant guère sa prudence. Les quelques âmes qu’elle croisa ne l’intéressèrent point, son lieu n’était pas les rues, elle avait amassé assez d’argent pour pouvoir s’offrir ce qu’il y a de mieux. Seulement, une simple chambre lui aurait suffit, n’étant pas désireuse, se suffisant de simples ressources, tant qu’elle avait un lit à la place d’un dessous de pont, elle s’en accomoderait. Ne s’étant jamais plainte, ce n’est point aujourd’hui qu’elle va commencer. Quelque chose soudain attira son attention, tandis qu’elle observait d’un mauvais œil quelques personnes commençant à loucher sur sa stature trop étrange pour parcourir de telles ruelles, l’enseigne qui retint son attention ne présageait rien de bon. Si elle avait pu trouver un hôtel, elle en aurait été heureuse car auberge, taverne ou encore tout autre lieu du genre rime avec boisson, et plus précisément « alcool ». A vrai dire ce n’est pas pour autant la consonnance du mot qui la dérange mais plutôt son apport, elle avait lutté contre cette force qu’elle n’avait pu anéantir et désormais, elle devait à nouveau la cotôyer, son instinct lui disait de fuir tandis que sa raison la poussait à entrer par cette porte pour se désaltérer. Traînant le pas mais s’y résignant, elle entra dans le lieu que tout homme a au moins fréquenté une fois dans sa vie.

Des ivrognes comme elle avait pu le prédire s’étaient attablés près du bar empêchant sans cesse le tavernier à l’allure lugubre de s’occuper des joueurs de cartes plus loin, tricheurs de leur rang comme on aurait pu le penser ici, les affaires n’allaient guère bien. Pourtant, derrière cette atmosphère maussade et ces airs poignants lancés, semblant vous transpercer. Outre cet état de fait, elle aperçut néanmoins une place au bar de libre sauf qu’une autre personne semblait la convoiter. Pressant le pas, elle atteint la place avant son ou sa rivale tout en laissant transparaître son statut de femme pour gagner les quelques derniers centimètres qu’il lui restait. Son regard insensible ne laissa aucune pitié pour l’autre personne tandis qu’elle tournait les yeux vers cette bagarre qui venait de commencer il y a peu…Comment allaient finir les évènements ? Allez savoir…

Personne inconnue faisant son entrée au bar, bizarre. Une femme, sans plus ni moins, ce n'est pas une orc, en tous cas. Voila que les 2 fous ouvrent le bal de bataille, ils sont si exaspérant. Je lance mon verre de bière en leur direction. Bris de verre, silence. On commence tous à être habitué à ma monotomie, mais j'ai envie de m'amuser un peu, on dirait que ma bouche va s'ouvrir pour autre chose que boire...

" Aubergiste! une bière pour tout le monde aux alentours!"

Je me tourne à ma droite, la place libre est maintenant occupée. Cela fait 2 semaines que personne n'a jamais osé prendre cette place sans frissonner, il faut dire que j'ai plutot un petit problème de stabilité avec ma hache, elle tombe particulièrement souvent sur ce fameux siège. Bien, cette femme doit avoir du cran, j'apprécie cela. En espérant qu'elle aime l'alcool, ca serait...amusant.

" Vous prendrez bien quelque chose, mademoiselle, c'est moi qui offre"

Je l'observe dans le blanc des yeux, cherchant le moindre trésaillement, tout en jouant nonchallement avec une mèche de cheveux entre mes doigts. La nuit ne sera pas monotome cette fois.

L'éclat de la lune disparut progressivement. Lentement, un froid s'abattit sur la taverne pourtant si joyeuse quelques minutes plus tôt. Les habitant de Furentez connaissaient cette sensation, celle qui annonçaient Son arrivée. Il ne venait presque jamais à la taverne, et les habitués de la taverne préféraient ça. Bientôt, le froid s'intensifia, accompagnée d'une énergie monstrueuse, glaciale comme la mort et écrasante, qui augmentait de seconde en seconde. Les habitués de la taverne ne tardèrent pas à presser leurs mains sur leur crâne, priant au fond d'eux que tout s'arrête immédiatement. Le détenteur de cette écrasante énergie entra bientôt dans la taverne. D'abord son ombre, presque consistante, puis sa silhouette haute et mince, accompagnée par une grande quantité de cheveux noirs, longs et fins. Il s'arrêta juste après être entré, son regard glacial, et pénétrant arpentant la salle, cherchant des gens digne de confiance. Ses capacités lui permettaient de le deviner. Cepdendant, presque toutes les personnes présentes s'étaient agenouillées, ce qui rendait difficile l'observation de leur visage. Il vit deux personnes qui n'étaient pas agenouillées. L'une humaine, l'autre un nain à la tête grincheuse. Il détestait les nains. Ivrognes, brutes, ne pensant qu'aux gains matériels... qui en aucun cas ne concoraient avec ses idéaux. Il décida de choisir l'humaine.

"Toi, humaine. Tu as l'honneur d'avoir été choisie. Suis moi, j'ai des choses à te montrer, notamment des choses très importantes concernant les déchus. Des choses que peu de déchus savent, en vérité. Quant à toi, nain, je viendrai aussi te chercher. Une fois que tu te seras décrassé, coiffé, et que tu auras mis un habit plus... présentable."

Il s'adossa au cadre de la porte, un léger sourire aux lèvres en voyant les personnes dans la taverne se tordre de douleur pour les plus faibles, et gémir pour les plus fortes.

*Ne vous en faites pas, chers habitants de Furentez... je vous libèrerai tous de ces souffrances et vous offrirai un jour un monde meilleur... sans douleur, ou la mort ne sera que fantasie... *

Les bruits de fond auraient presque rythmé sa soirée s’il n’y avait eu cette étrange demande de la part d’un bonhomme qui n’était autre qu’un nain. Portant un profond respect aux tisseurs de ces armes, aux faiseurs d’or lorsqu’on leur laisse simplement quelques métaux bas de gamme entre les mains, il semblait en effet bien équipé. Admirant les contours de sa lance, le sourire qui aurait cependant dû se dessiner sur son pâle visage se fit encore attendre et cela, pour l’éternité. Autrefois, son père aurait peut-être pu rivaliser avec bien qu’il ne soit plus qu’une simple ombre désormais. D’ailleurs, cela nous emmène à l’étrange demande qu’il lui concéda. Proposant auparavant d’offrir à boire à tout ce régiment qui aurait plutôt mérité quelques coups bien placés, il choisit de lui demander si elle prenait quelque chose. La chose semblait risible surtout qu’elle ne buvait pas. Elle remarqua cependant un amateur de boisson en ce frêle personnage pour céder ainsi aussi facilement un peu de ses rentes pour ravir le cœur des hommes présents dans l’établissement. Amusant. Il souhaitait peut-être apporter un peu plus de chaos en ce lieu qui en possède déjà tant ? Serait-il l’un de ses missionnaires qui prêchent la destruction et la mésentente, le sourire aux lèvres, tentant par tous les diables de semer la discorde sur leurs pas ? Cela aurait pu lui plaire bien qu’il préférait certainement une soirée plus ordinaire à une rencontre éméchée qui se finirait par des bras coupés volant dans la salle et du sang à perte de vue. Détaillant un instant les yeux étincellant du nain, elle céda quelques instants à un silence qui n’avait lieu d’être avant de répondre.

« Puisqu’il le faut ! Ce sera un verre d’eau pour ma part, Monsieur. » railla-t-elle un instant sur l’évocation du mot Mademoiselle. « Ne craignez-vous pas les représailles à commencer à offrir si gratuitement à boire ? »

Voila une question qu’elle s’était toujours posée, notamment à propos de ce don de générosité dont font preuve les amateurs de boissons et de fêtes entre eux, surtout chez les êtres ténébreux, ils n’avaient de cesse de l’étonner de plus en plus à chaque fois sur ce terrain. Un bienveillant sera bien trop prude pour ce genre de comportement. Néanmoins, elle ne goutterait pas à la saveur de l’alcool même si elle le pensait excellent, jamais ses veines ne seraient souillées par cette texture pouvant rendre fou une personne.

Il se nommait « Le Plus Grand » dans la bouche de son père ou simplement Créateur pour ce qui ne connaissent que son nom. C’était d’ailleurs son cas avant qu’elle ne débarque ici. Le vent semblait avoir tourné, laissant derrière lui une silhouette qu’il ne vaudrait mieux ne pas croiser même dans ses pires cauchemars. Pourtant, d’un certain côté, il aurait pu paraître plaisant, semblant presque gentil s’il n’avait revêtu cet air et ces mots. Pourquoi témoigner une marque de respect ? En ne disant mot et restant ainsi sans bouger ne pouvait lui faire offense, trop de bassesses tuent les conventions allons ! Seulement, ses paroles la laissèrent sans voix. Choisie pour quoi ? Que pouvait donc vouloir un haut personnage à une fille de son rang ? De plus, pourquoi s’adresser ainsi à l’un de ses « sujets », il y a quelques marques de politesse indéniable même quand l’on porte le poids de l’univers sur ses épaules. Néanmoins, à nouveau par convention, elle ne lui fit par de rien de cela préférant détailler sa silhouette si stoïque face à tel spectacle, qui d’ailleurs ne lui posait aucun problème, elle s’en détachait tellement aisément.

« L’humaine a un nom cependant… » marmonna-t-elle entre ses dents avant de poser ses deux grands yeux noisettes sur son second interlocuteur. Peu importe s’il l’avait entendu, elle ne manquait de respect en rien, elle restait à sa place, du moins, peut-être pas comme il l’aurait fallu mais qu’importe. Seulement, elle songeait à autre chose en cet instant.

« Si je vous suis, qu’est-ce qui garantie ma sécurité ? Il est vrai que vous avez de grands pouvoirs et que vous semblez être cette divinité que tout le monde adore ici. Mais les imposteurs existent également. »

Le ton de la conversation était lancée. Peut-être aurait-elle dû être plus docile ? Certes, si elle avait sûre de son identité, elle n’en doutait point énormément mais ce monde est tellement fourbe parfois.

Froid. Un froid glacial s'engouffre dans la taverne. Je le sens bien avant les autres, mon corps déteste les températures descendantes. J'ai besoin de la chaleur, j'en ai plus que besoin. Je me lève vivement pour aller prendre un chandelier pour me réchauffer. À peine le chandelier prit, je retourne m'asseoir sur mon siège, mon postérieur quémande déjà son trône qu'il chauffe à chaque soir. Quelle est la source de ceci? Et pour quelles raisons?

De plus, mon estomac crie au meurtre pour je ne sais guère raisons. abus d'alcool? Non, je suis trop habitué à cette substance pour en tomber malade. La demoiselle? Peut-être, et si elle est apte à me faire sentir aussi mal, je suis mieux d'être son allié que son ennemi, ca fait fichtrement mal. Les soupcons se portent aussi sur elle quand au froid qui se propage. Les flammes ne me réchauffent presque plus. Pourtant, plus le froid se fait intense, plus elles sont attisées, bizarre.

[...]

De l'eau. Un verre d'eau, voila son désir. Franchement, je ne comprendrais jamais les femmes. Quand ont leur offre ce qu'elles veulent, elles ne prennent que le minimum. Et pour boucler la boucle, elles veulent plus lorsqu'on leur en offre peu. Soit, elle aura ce qu'elle voudra. Je ne veut pas me la mettre à dos, et je respecte cette dame qui à osé s'asseoir ici.

"Aubergiste, apporte à la demoiselle une bouteille d'eau. Et une potable cette fois! Tu ne voudrait pas avoir une nouvelle victime sur les épaules. Pour ma part, l'habitude, mais plus petit le pichet, je crois que je vais discuter un peu.
Aussi, tant que tu y es, augmente donc la température, tu sait bien que je déteste le froid."

Je regarde un peu autour de moi et aperçois les regard noirs qui attendent un signe bien connu pour moi. Cependant, ils attendront quelques secondes de plus.

" Des représailles..?"
Je baissa le volume d'un cran pour ne pas être entendu des autres.
" Comme-ci ces pauvres hommes qui ne supporte même pas l'alcool pourraient être une menace. Ils tiennent déjà à moitié debout. Prends celui dans le coin à gauche, il à tellement bu ce soir qu'il doit se faire servir sa bière comme un bambin, le moindre mouvement le fait tomber dans les pommes. Non, je n'ai pas peur des répressailles. Et puis, vous savez, ce n'est pas toujours moi qui paie la tournée. Rien n'est gratuit ici, Donne et tu recevras. Tout ces imbéciles qui vont boire à ma santé me paieront chacun un verre dans les prochains jours. Et quand quelqu'un oublie, il finit comme märcus.
Ah le fameux märcus, il a bu sous le bras de chacun d'entre nous. et lorsqu'il à dû payer à son tour, niet! il à tenté de s'enfuir hors de la ville. Grosse erreur qu'il a fait, le märcus. Il n'était pas beau à voir lorsqu'il fut ramené ici. C'est sa tête qui pend au dessus de la verrerie devant nous. Notre petit trophée personnel, si on veut."

Le barman revient avec la commande. Les autres vont donc pouvoir continuer leur soulerie. Bien, je fait un petit claquement de doigt en direction de l'aubergiste, sui se fait aussitôt assaillir par les buveux qui ne répondent que par leur précieux nectar, la bière.

*ils ne comprennent rien à la dégustation de la bière, les pauvres*

" Hum hum! On attends avant de boire s'il vous plait. Je lève mon verre pour cette demoiselle qui nous fait l'honneur de prendre de l'eau pour préserver nos stocks de bières!"
*cris de joie dans la salle*

[...]

Tintemment de choppes à terre. Un homme entre à l'intérieur de la taverne. Tous s'agenouille. Se pourrait-il que ca soit lui? Est-ce le vrai, ou encore une sordide imitation ratée? Soit, nous verrons bien. Mes genous ne touche pas le sol pour n'importe qui. Qu'il me prouve sa vérédicté et je lui obéirais, pas avant.

En plus, il ose dire que mes vêtements ne sont pas présentables. Pouah, il ne connait rien à la mode naine. Par contre, il a raison sur ma chevelure, j'ai le cheveux tellement fin qu'il m'est presque impossible de rester 5 minutes bien coiffé. Le moindre mouvement d'air me décoiffe. Mais pourquoi partir? Je suis bien ici moi.

" Dit-moi, Créateur, si vous êtes bien celui que je crois que vous êtes, n'auriez-vous pas le pouvoir de deviner nos noms. Humaine et nain ne sont pas très...poli. Pour ma part je suis libera fimatis, fear pour les intimes. Ensuite, la politesse veut aussi que l'on s'excuse lors d'un dérangement. La hiérarchie est une belle chose, mais les bonnes manières en sont une toute autre.

Néanmoins, pour que vous n'ayez pas d'aller-retour à faire, et si mademoiselle l'accepte, je me décrasserais et changerais, selon vos désirs,de suite afin que nous puissions partir en un seul et unique groupe. Cela assurerais une légère sécurité. D'accord?"

Ils osent mettre en doute son identité... ils osent !
La colère du Créateur s'enflamma comme un baril d'essence, et la température baissa encore de 3 ou 4 degrés. Et voilà qu'on lui parle de politesse et de hiérarchie... soit, mieux valait garder son calme, sauf que là, c'était foutu. Le Créateur était un Dieu, pas un simple être vivant. Ce ne sont pas les autres qui méritent sa politesse. Ou du moins la mériteront-ils quand ils auront prouvé leur loyauté.

"Vous souhaitez une preuve d'identité... très bien. Suivez moi tous les deux, puisque M.Fimatis insiste, dans les tréfonds d'Aletheia, et vous verrez bien. Cependant... si jamais tu penses assurer une sorte de sécurité en venant, tu te trompes. Il me suffirait de lâcher le contrôle permanent que j'ai sur mon énergie pour que votre cervelle éclate. Mais soit. De toute façon... j'ai une mission qui devrait t'intéresser. Une mission anti-Xunlai. Quant à toi jeune femme, tu auras aussi une mission... mais différente. Allez... on y va, laissez ces ivrognes se saouler tranquillement."

Le Créateur n'avait pas bougé, ni les personnes présentes dans la taverne. Il savait qu'elles ne reprendraient leur soirée qu'après qu'ils aient quitté la salle. Il était temps de mettre en marche son plan, et il lui fallait un nombre incroyable de Déchus pour participer à ses fins. Il allait commencer par tester Libera, qui le satisferait, il n'y avait aucun doute, et réservait le même genre de traitement à la jeunne femme. Elle avait moins de chance que Libera, car la personne qu'elle affronterait en tant qu'entraînement test ne serait autre que Satyrika, son darkside, voire lui même.

La discussion semblait s’imposer d’elle-même. A vrai dire, ayant l’habitude de converser avec des personnes plus humaines que le nain, elle se trouvait en terrain inconnu. Cependant, celui-ci se révéla presque intéressant. Ses mots étaient francs, sa façon de parler aurait pu en faire un bon orateur. En effet, il n’avait attisé que la joie et la bonne humeur dans ce lieu qui aurait pu être de perdition, lui offrant ce qu’elle désirait, allant même jusqu’à la gratifier d’un toast en son honneur pour sa seule présence. Autrefois, lorsqu’elle rentrait dans une taverne c’était inlassablement pour se faire huer par les quelques amis aussi saouls que ceux de son père qui ne désiraient qu’on les prive de sa présence. Or, le but de sa visite était toujours celui-là. Ses yeux intéressés observaient l’attitude des hommes qu’il lui présenta comme étant des ivrognes avertis. Les quelques personnes qu’elle pouvait suivre face aux paroles du nain n’avaient rien d’une bonne condition, ils se laissaient périr ici alors que peut-être étaient-ils de grands hommes à côté ? Il est fou ce que la société peut faire sur quelqu’un d’apparence « grand ». Bien sûr, les nains sont connus pour aimer la boisson mais celui-ci décida de parler au lieu de festoyer s’offrant tout de même le loisir de goûter à ce délicieux nectar qui enivre les sens et peut altérer toute réalité proche. Finalement, Marcüs lui fut présenté. A cet instant, un voile de sourire sembla se dessiner sur ses lèvres tandis qu’elle s’imaginait les conditions de cette tête tranchée. Elle veillait sur la taverne ou prévenait peut-être quiconque chercherait querelle. Pauvre malheureux, dans d’autres circonstances, elle l’aurait peut-être plaint mais puisqu’il décorait les lieux, il pouvait l’en voir ravi de cette fin. Portant alors la bouteille d’eau qui venait d’arriver devant à elle à ses lèvres, elle n’en but toutefois que quelques gorgées, étanchant sa soif, n’abusant des choses qui semblaient si primaires.

« Merci de vous préoccuper de ma santé. Tant que je ne risque de finir comme ce Marcüs, cela me va. Ce trophée, il est de vous d’ailleurs ? »

De sa bouteille, elle désigna la tête, curieuse de comprendre. Se fasciner pour des choses aussi stupides était étrange mais ce n’était que l’esprit tordu de Liven. En effet, elle avait démontré par cette présente soirée plusieurs des caprices de son cerveau. Pourquoi s’opposer à une entité qu’elle savait réelle ? Peut-être par orgueil mal placé ? Qu’il ne connaisse son prénom la vexait légèrement, elle n’était pas une légende mais comme l’avait suggéré le nain, il devrait tout savoir. Baisserait-il alors dans son estime ? Rien n’est moins sûr puisqu’elle ne l’avait vu à l’œuvre. Simplement les âmes s’étant abaissées devant lui prouvaient certainement sa grande puissance. D’ailleurs, l’ambiance avait redoublé en froideur. Etait-il vexé ? Sur ce point alors ils se seraient presque ressemblés. Les êtres vivants ne peuvent se satisfaire d’une situation, il faut toujours qu’ils voient les choses envenimées et préfèrent trouver querelle là où il n’y a rien. Peut-être y avait-il quelque chose, nous ne le saurons peut-être jamais. Car apparemment, d’après ce qu’il lui réservait, elle ne serait certainement pas encore sur pied pour discuter de ce point bien qu’il aurait été intéressant de mettre un point final sur cela.

L’air s’était vivifiée faisant vibrer les verres sans pourtant les briser, sa bouteille d’eau en main ne faisait guère exception. Sa peau s’était teintée d’une chair de poule qu’une simple humaine ne peut repousser, le froid lui faisait certainement défaut. Resserrant les pans de sa cape pour se protéger d’un froid qui ne se tairait sûrement pas, il vint à parler à nouveau ne désirant leur laisser de choix. Ils leur offraient une mission, elle n’en aurait espéré tant de sa part. Les jugeait-il donc tant aptes ? Après tout, elle ne connaissait les capacités de Libera bien que les siennes auraient pu repousser en qualité de femme. Cependant, il ne porta mot sur la mission qu’il désirait lui concéder, abattant un voile de mystère qui commençait déjà à l’énerver mais elle ne répondit pas à cette provocation qui ne devait en être une. Quand je vous dis qu’elle prend tout de travers…Echangeant un regard avec le nain, elle opta pour se lever et laisser, comme ile souhaitait, les ivrognes se saoulaient en paix bien que sa présence ne devait grandement déranger, c’était lui qui avait animé cette soirée, pas elle. Enfin, fourrant sa bouteille d’eau dans la besace qui la suivait partout, elle n’eut point à remettre sa capuche sur sa tête, lui connaissant déjà son statut. S’avançant vers celui-ci en prenant toutefois soin de ne pas franchir quelques distances hiérarchiques, ses yeux croisèrent son regard ne sachant si elle y était autorisé, ce simple contact visuel se solda ensuite par la contemplation de la sortie.

« J’ose espérer que ma mission sera tout aussi intéressante, je n’ai pas l’habitude de perdre la face même si vous faites peut-être de la discrimination envers les femmes. Ah et pour simplifier les choses, je me nomme Liven, ça risque d’être plus court à utiliser par la suite, vous ne pensez pas ? »

Je ne put m'empêcher d'arborer un grand sourire. Me donner le mérite d'avoir tuer märcus, c'est beaucoup. Si seulement cela était vrai, si seulement j'avais eu la vitesse de le rattraper avant l'aubergiste... Hélas, je ne mérite pas cet honneur.

" Ah la la, J'aurais bien aimé être le tueur de märcus, mais mon physique m'a désavantagé. C'est notre cher aubergiste qui l'a vaincu, c'est pour cela qu'il garde la tête au dessus de sa verrerie. Je la voyais plus accrochée devant l'entrée, frolant du cou toute personne mesurant plus d'un mètre soixante. Cela serait plaisant de voir plusieurs inconnus vomir dès leur entrée, mais il ne veut pas avoir à nettoyer, pauvre aubergiste."

J'entrepris au même instant une coiffure grossière avec ce qui ressemblait plus à un micro-rateau qu'à un peigne. Le reste attendras un point d'eau, je ne suis pas en mesure d'accomplir cela ici.

[...]

Anti...Xunlai. Mes yeux scintillent. Ainsi, il peut connaître les intêrets de ses sujets, à moins que cela soit une coïncidence, mais j'en suis ravi. Je descent peu après la demoiselle, liven de nom, je tacherais de m'en souvenir, et m'approche aussi du Créateur.

" Vous connaissez bien les mots pour m'adoucir. Je ne peut refuser une mission contre ces idiots de xunlai.
Aussi, excusez-moi, Aubergiste, met la note sur mon ardoise, je viendrais payer à mon retour, j'vais suivre notre bon créateur ici présent.
Pardonnez-moi aussi, créateur, d'avoir douté de vous, mais comprennez que l'endroit n'est guère reconnu pour acceuillir un Dieu. De plus, je ne vous avez jamais rencontré auparavant, excusez-moi de ne point m'être renseigné à votre sujet par le passé."

Le message est passé, le Créateur peut le prendre de la façon qu'il voudras, je ne changerais aucun mot. Je retourne au bar quelque temps, pour remplir ma gourde de bière afin de garder un peu de chaleur dans ce froid polaire qu'il crée.

" alors, on y va?"

Liven, Libera. Il les retiendrait, ce n'était pas dur, mais détestait qu'on l'agresse pour manque politesse alors qu'on a même pas décliné son identité. Une manière de se conduire qui pouvait très vite l'amener à faire pas mal de bêtises. Son agressivité pouvait franchir un seuil dépassant celui de la démence, et Satyrika faisait généralement tout pour aggraver les choses.

Le Créateur sourit légèrement en entendant Libera. Oui, mais la plupart des Déchus ne souhaitaient qu'une seule chose, c'était l'extermination des Xunlai. Pour le Créateur, ce but était secondaire mais indispensable pour mettre en route le second. Il sortit de la taverne, et attendit que les deux autres sortent à leur tour. Une fois qu'ils furent prêts, il s'adressa à eux.

" Bien... pour commencer, une fois à Aletheia, vous aurez un jour entier pour vous reposer. Surtout toi, Libera Fimatis, car la mission que je vais te donner a 50% de chances de t'envoyer aux Catacombes. Une fois là-bas, je n'aurai pas assez d'influence pour te ramener, aussi devra tu suivre les ordres du Gardien jusq'à ce qu'il décide que tu puisse sortir. Mais une fois sorti de là, tu seras bien plus fort. Même si je préfèrerais que ta mission soit un succès."

Il le fixa de façon à ce qu'il comprenne qu'il ne plaisantait pas. Si Libera prenait ça à la légère, cela allait lui coûter la vie. Il allait devoir exterminer un Xunlai de force égale, ce ne serait donc pas une partie de plaisir, cependant, il en sortira forcément plus puissant... d'un autre côté, c'est pareil pour le Xunlai. Il sera bien plus fort. Mais ça...

"Quant à toi Liven, profite aussi du repos que je vais vous accorder. Il ne durera qu'un temps, car au Palais d'Obsidienne d'Aletheia, la vie est très active, et les Guildhmages aiment jouer des tours vicieux aux visiteurs... mais ne réponds jamais à une de leur provocation, c'est le meilleur moyen pour finir cobaye dans un laboratoire. Sinon... nous verrons les détails de ta "mission" après que tu te sois reposée. Il faut que tu sois au mieux de ta forme, même si la probabilité que tu y laisse la peau est infime."

Sur ces paroles, Le Créateur se retourna et partit vers l'immense palais d'Obsidienne qu'abritait le mont Aletheia, qui cachait bien son jeu...

Topic fermé, noté, et points d'expérience attribués.