Douce traversée. [Terminé]

Les rayons déjà chauds du soleil irrdiait la couleur azure des vagues et faisait fuir les passagers du soleil à l'ombre du bateau ou de leurs ombrelles. La chaleur ambiante ne faisait songer qu'à vouloir dormir, accompagnée par le magnifique des vagues. La danse monotone et pleine de langueur attirait toutes les attentions pour ne plus jamais les lâcher. L'eau, très claire et transparante laisser les passagers les plus courageux près du bastingage au soleil appercevoir les multitudes d'êtres vivants de toutes apparences.
Tinùviel en faisait partie. Certe en courte tenue, la chaleur ne lui faisait aucun effet, à part la profond bonheur qui vient avec le beau temps. Elle laissait son regard se perdre dans le mouvement perpétuel de l'eau lui insufflant des pensées possitives, chassant le malheur avec les soucis et les guerres. Plus rien n'éxistait. Restait juste un brin de lucidité sur son identité.

Bonheur.

Ce mot revenait sans cesse dans son esprit, tantôt ricochant tantôt s'égrainant dans son crâne à chaque nouvelle danse de l'eau, à chaque nouvelle rencontre entre les différentes vagues.

Bonheur.

La jeune elfe sortit de sa tropeur et de ses pensées pour tourner la tête. Beaucoups des passagers dehors avaient les yeux tournés vers elle, ne comprenant surement pas comment faisait pour rester sous cette châleur sans rien ressentir. Elle haussa les épaules puis choisit de suivre sa pensée. Elle se dirigea vers sa cabine pour se rafraichir.
Elle entra et retrouva la même décoration sobre mais jolie. Les couleurs n'étaient pas particulièrement appréciables ni détestables. Couleurs passant partout pour tous types de personnes. La surface était juste suffisante pour Tinùviel.
Elle se servit un verre d'eau après s'être débarbouillée le visage.
Elle se sortit de la cabine en prenant soin de bien fermer, son verre d'eau à la main afin de le savourer sur le pont.
Elle ne fit pas très attention où elle posait les pieds et bouscula la personne devant elle. Elle se rattrapa juste à temps à la rambarde. Heureusement, elle était la seule mouillée. Elle accéléra le pas vers l'inconnu pour aller s'excuser.

"- Je suis désolée de vous avoir bousculée juste avant. Mes pensées, semble-t-il, étaient restées dans la danse et le charme de 'eau. J'espère ne pas vous avoir trop importuné."

Elle termina ses paroles par un léger sourire amusé par son inattention, atteignant des sommets lorsqu'elle ne pensait plus à rien.

Chaleur. Le Soleil plombe de son plein zénith pour montrer qu'il est le seul à pouvoir réchauffer nos pauvres corps froid. Je me tient près du bar, c'est mon habitude. On peut sortir le nain de la taverne, mais pas la taverne du nain, comme le dit le dicton. Malgré tout, je ne bois pas. Je n'ai guère besoin de me réchauffer dans cet endroit et... cette place est trop bonne pour la souiller d'alcool.

L'endroit ou je suis est légèrement ombré, donc je m'asseois sur la rembarde pour profiter du Soleil présent. Si seulement le temps pouvait toujours être ainsi, aussi serein. Ici, tout est calme, la guerre est sur la Terre, l'eau en réchappe. L'eau, seul endroit de paix de ce continent. Bientôt, la terre sera aussi paisible, après l'éradiction des Xunlais.

Certes, je sors de mes pensées et me rend compte qu'une elfe se tient devant moi, s'excusant de m'avoir bousculé. Ce n'était donc pas une vague... Bien, je n'ai guère envie de m'engueuler avec cette dame, j'accepte donc ses excuses.

"Le charme de l'eau, n'est-ce pas? En effet, c'est paisible ici. Le calme d'une traversée, le zénith du Soleil, la compagnie des demoiselles. Oui, cet endroit à son charme. Tout comme vous. Et si on allait à la proue pour profiter pleinement de cette douce chaleur, personne d'autre que nous n'a l'air de s'intéresser au Soleil il me semble."

*mignonne pour une elfe, ma foi...*

Je descendit donc de mon siège en hauteur et me déplace à mi chemin entre l'elfe et la proue. Viendras-elle ou non? seule elle le sait. Soit, je lui adresse un regard et un sourire et je termine le pas qui me sépare de l'étouffante chaleur. Je dépose mon arbalètre sur un appui et défait la lanière de cuir qui retenait ma hache. Mon sac, tant qu'à lui, est resté dans ma cabine, il me faisait suer, je l'ai donc laissé la.

Ainsi déchargé, je m'assoit à même le sol et sors mes jambes hors du pont. Il ne fut pas longtemps pour que je les remonte pour enlever mes bottes, les vagues léchant mes pieds ballotés par elles-mêmes, je ne voulait pas avoir des bottes en cuir imbibé d'eau.

Elle suivit le nain jusqu'à ce qu'il s'arrête à l'avant du bateau. Les autres passagers du bateau n'étaient pas présents, préférant l'ombre plus prononcée de l'autre côté du bateau. Tinùviel n'appréciait pas beaucoup que tous les regards soient tournés vers elle, et elle était à l'abri de ceux maintenant, pour son plus grand bonheur. Elle resta quelques instants encore debout, à contemplé de son regard vide l'horizon puis s'assit, ramena ses genoux contre sa poitrine et posa sa tête dessus.
Elle observa le nain baigner ses pieds, mais ne fit pas de même.
Y glisser, même qu'un orteil, ne lui donnerait qu'une envie plus grande de se baigner, à laquelle elle sait très bien qu'elle ne saurait pas résister.

"- La calme oui. Le silence bercé par le doux murmure des vagues. Et de ce côté-ci aussi aucun autre présence humaine que nous. C'est agréable de ne pas avoir toujours les regards des autres sur sois, parce qu'il ne supporte pas un brin de chaleur pourtant si doux et si nécessaire à la vie."

Elle fit une légère pose pour poser son regard vers lui.

"-Enfin je ne vais pas me plaindre qu'il se partage les petits coins d'ombres. Au moins nous avons tout les coins de soleil disponibles sans avoir à jouer des coudes."

Son sourire s'élargit en pensant à ces êtres qui trainaient dehors sur pont toujours à l'ombre, alors que la logique aurait du les pousser à rentrer puisqu'il faisait beaucoup plus frais à l'intérieur.

"- Au fait, je me présente. Je m'appelle Tinùviel. Idrill Tinuviel. Enchantée de faire votre connaissance même si une bousculade n'est pas toujours la meilleure façon de faire la connaissance d'autres personnes, j'avoue que cette fois est plutôt agréable."

L'elfe me rejoignit, tel que je l'imaginais, acceptant la tête-à-tête auquel je l'invitais, bien qu'il ressemblait plus à un dos-à-dos. Certes, je me laisse tomber sur le dos, tenant compte de la position de l'elfe pour être en plein soleil, ne voulant gâcher aucune seconde de ce merveilleux temps.

"- Ainsi est l'homme...désireux du juste milieu, peu importe l'endroit. La cabine est trop fraîche et le Soleil chauffe trop. Ils sont totalement inaptes à faire des sacrifices. Prenez exemple sur cette vieille dame qui doit se tenir debout sous une ombrelle, et ce jeune homme qui ne prend même pas la peine de leguer sa place, vu qu'àprès...ca sera lui qui sera debout.
En effet, cela est appréciable qu'il n'y aie que nous ici, mais nous ne sommes guère obligé de devoir prendre nos distance malgré la place qui nous est offerte. Cela serait dommage que nous aurions à elevé la voix pour nous parler. Après tout, ils ne nous regardent plus, mais ils peuvent toujours entendre."

[...]

Je tourne ma tête en direction de la demoiselle et pose ma main pour couvrir légèrement mes yeux. Mon corps apprécie la chaleur, mais il a ses limites.

"-enchanté Tinùviel, Libera Fimatis pour ma part, Fear pour les intimes, ne me demandez pas pourquoi, je ne voudrais pas couper votre langue après vous avoir expliquer le pourquoi de ce surnom. Soit, Libera sera suffisant pour le moment, qui sait si un jour vous m'appellerez Fear héhé
Aussi, une bousculade est parfois nécessaire pour tirer de la lune deux pensifs, la coincidence à frappé une foit de plus, on dirait."

Mon discours ainsi achevé, je retrouve mes "esprits" et je remarque la façon bizarre dont se tient Tinùviel, repliée sur elle-même, ce n'est pas ainsi qu'elle allait profiter du Soleil.

" Hé Idrill, tu devrais peut-être t'allonger un peu, c'est pas ainsi que tu bronzeras..."

Elle laissa les paroles de Libera s'insinuer dans son esprit afin de trouver la réponse qu'elle attend d'elle. Elle sourit sur sa réflexion, mais ne changea pas de position. Elle aimait être assise ainsi et changera peut être plu tard, quand elle en aura assez.
Et elle n'en avait pas encore assez, la trouvant plus très confortable.
Et son teint n'était pas le plus grands des soucis, le trouvant déjà bien bronzé pour la période de l'année pas encore très avancée.

"-Il te faudra te contenter de m'observer ainsi jusqu'à ce que j'en décide autrement. Mon bronzage n'est pas vraiment ma première préoccupation et je préfère être installée confortablement que pour mon bronzage. Peut être tout à l'heure, sait-on jamais."

Elle lui adressa un clin d'oeil avant de poursuivre sur les autres passagers, redevenant un peu plus sérieuse.

"- Je ne pense pas que se soit un sacrifice. Le sacrifice est peut être un mot trop fort pour cette situation. Ils ne voient juste pas plus loin que le bout de leurs nez, et ne pense pas à ce que d'autres nez existent. Je pense que c'est tout simplement une forme d'égoïsme. Et la plus courante.
Mais ça m'est devenu complètement indifférent puisque je ne peux rien faire.
Qu'une femme aille donner des leçons à une jeune homme impoli ne sera que bien vu par la personne âgée. Les autres personnes présentes autours me prendront pour quelqu'un qui ne connait pas non plus la politesse et qui en plus manque de respect aux hommes.
Et quiconque osera dire quelque chose, se fera mal voir par tous les autres, avec n'importe quelle fausse excuse de leur part, sauf la personne qu'il défendra."

Elle fit une pose pour arrêter de regarder dans la direction des autres passagers mais vers son interlocuteur et poursuivit.

"- Mais que les autres passagers écoute ce que je dis, ne m'intéresse et ne me préoccupe absolument pas. Ils n'ont presque aucuns intérêts pour moi et ne sont qu'un décor beaucoup moins merveilleux que l'eau qui nous entoure.
Je ne parle de toi, je pense que tu l'as deviné."

Elle lui adressa un sourire à la fois chaleureux et doux. Mélange du beau temps qui fait son effet sur elle et de l'agréable compagnie que le hasard lui avait fait trouver.

Ces dires n'étaient pas faux, même si malgré tout...je continue de croire qu'il serait mieux d'éduquer un peu ses ignorants d'hommes. Cela doit être la culture Xunlai qui deteint sur eux, ils n'ont même plus aucun respect, ni même la moindre politesse. Libres, qu'ils disent; ils ne seront jamais libre, leur corps est leur prison et ils n'arrivent point encore à le distinguer, avec leur idéaux utopiques. Je lève ensuite une main vers le ciel et fait semblant d'attraper l'astre lumineux.

"- Égoïsme ou non, ils mériteraient quand même bien une bonne correction. Et pour éviter d'être "mal vu", tu jètes à l'eau le premier manquand de politesse et/ou de respect. Les autres comprendront que tu leur est autoritaire. Et si un autre essaie de te prendre de revers, tu le décapites. Seule la violence permet l'éducation ces temps-ci. Encore mieux si c'est une femme, ces idiots ne penseront qu'à eux et espèrerons une faveur de la Dame en question en la respectant. Utopie de leur part, évidemment."

La chaleur commencait à avoir effet sur le cuir de mon linge et il collait à ma peau. Je décida donc de me mettre torse nu, au plaisir ou non d'Idrill, qui sait, afin de pouvoir mieux relaxer.

"- Il est dur pour un corps de rester dans une même position pendant un certain laps de temps, je crois donc ne pas avoir à attendre trop longtemps avant d'avoir une autre observation. À moins, bien sur, que tu décide de me faire languir et en supportant les picottements de tes bras et de tes jambes. Tout dépend de toi, après tout."

Je savais très bien qu'elle n'allait pas pouvoir rester ainsi longtemps, qu'elle devrait se mettre plus à son aise. Néanmoins, je n'espèrais rien de plus d'elle, je prenais juste du bon temps et je prend les choses telles qu'elles arrivent. Chanceux ou non, je serais content de ma journée.

Tinùviel observa chacun des mouvements du nain et lui permit, même, de découvrir son rire, que si peu de personnes connaissaient. Elle aimait rire, pourtant elle n'en avait pas beaucoup l'occasion.
Elle décida de commencer par le discours sérieux.

"-Je suis entièrement d'accord avec toi. Une correction à la mesure de leurs actes serait la bienvenue pour tout le monde. Je sais que je n'aurais aucun mal à leur enseigner la politesse et le respect. Mais d'une part je ne pense absolument pas être la personne qu'il faut, puisque je n'aurais pas assez de cran pour supporter leurs regards et m'empêcher de les égorger de suite.
En plus, mon métier me suggère tout de même une certaine discrétion et me faire remarquer pour de telles futilités serraient une énorme faute de ma part. Il me serrait alors totalement impossible de pratiquer mon métier, ce qui me parait relativement impensable.
Et leur stupidité ne me concerne que si peu, je ne veux pas jouer l'égoïste, que leurs actes, même s'ils ne sont pas charitables, ne me font plus aucun effet."

Elle sourit, et comme pour le narguer doucement, bougea légèrement ses bras.

"- Sauf que mon corps est totalement habitué à garder la même position pendant plusieurs heures. Et que mon esprit n'a aucune envie d'en changer. Si tu crois n'attendre que peu de temps, je pense que tu peux aller te chercher un rafraichissement avant alors, et même de quoi dormir sur le pont si j'en ai vraiment envie.
Mais faire languir quelqu'un n'est qu'amusant un moment et on s'en lasse plutôt vite.
C'est bien dommage, je trouve, que ces petits plaisirs ne durent pas plus de temps."

Elle rit encore une fois avant de s'allonger à côté de lui et de tourner son regard vers le sien. Tachant de lire tout ce qu'ils pouvaient bien lui dire, lui laisser transparaitre.

La discution battait de son plein et je ne voyais guère le temps passer, surement du à l'exces de plaisir que j'avais. Elle me nargua, n'amenant qu'un sourire sur mes lèvres, laissant pénétrer l'espoir. Espoir qui dura peu de temps, vu qu'elle vint s'allonger à mes côtés. Ses yeux me fixaient et cherchaient à trouver la moindre faille que je pourrais lui donner.
La premère fut mes joues empourprées, la deuxième, un frisson traversant ma colonne.

Le temps passait si bien que le Soleil nous offrit son plus beau spectable en rougoyant pour dire ses adieux avant d'éclairer un autre endroit. Je ne savait plus trop quoi faire, ni dire. Mes lèvres étaient collées sans que je puisse les ouvrir et je deglutisait de temps à autre pour avaler le surplus de salive. De plus, mes yeux ne savaient plus fuir l'emprise qu'avaient ceux d'Idrill sur eux, prit au piège, ils ne pouvaient que s'attendrirent pour éviter l'asséchement.
Qu'allait-elle faire maintenant, je ne le sais pas. Du moins, elle savait qu'elle m'avait attrapé, ses yeux et son sourire le laissait facilement transparaître.

Je parvint finalement à effectuer un mouvement, mais il ne fut que de me mettre de coté afin de mieux pouvoir l'observer, du moins de rester dans son emprise sans avoir trop mal au dos.

*La balle est dans ton camp, que feras-tu, Idrill?*

L'elfe tourna à nouveau son regard vers le soleil. Elle savait ce qu'elle avait cherché et l'avait volontairement laissé transparaitre. Le soleil lui portait conseil, la rassurant de sa présence. l'astre du jour disparaissait, laissant derrière lui une trainée rougeoyante sur la mer comme dans le ciel. L'océan de bleu était devenu une marre de feu, une marre de sang. La chaleur, bien agréable pour elle, avait laissé place à une légère fraicheur donnant l'occasion aux passagers cachés dans l'ombre, de découvrir le reste du bateau.
Tinùviel n'aimait pas la foule, et l'envahissement de cet adversaire ne l'enchantait guère. Elle aurait aimé fuir sur l'instant ou jeter tous les passagers par dessus bord. Elle imagina la scène de panique de ces pauvres êtres stupides, ce qui lui arracha un sourire trop malsain pour être bien compris de ceux-ci, ou de quiconque.
Les passagers ne pouvaient s'empêcher de regarder le nain et l'elfe allongés et s'interrogeaient sur nos liens. Etions-nous seulement amis ? Ou de la famille ? Ou bien plus ?
Les passagers n'en savaient rien et n'en sauraient jamais rien. La discrétion est une des grandes valeurs de Tinùviel et elle n'était pas du genre à s'afficher avec quelqu'un juste pour montrer aux autres qu'elle connaissait cette personne.
Les passagers l'agaçaient profondément et son estomac lui offrit une belle issue de secoure. Elle n'avait pas manger le midi et il paraissait que les mets sur le bateau étaient superbes. Elle verrait bien.

Elle glissa quelques mots au nain, juste au creu de l'oreille afin que les autres passagers ne l'entende pas et pour de le prévenir.

"- La curiosité des passagers commence à piquer mon humeur joyeuse, et je ne veux pas que ma mauvaise humeur apparaisse alors que je suis ici "en vacances". Je vais en profiter pour aller me changer et me laver un peu le visage. Donnons nous rendez-vous dans 15 à 30 minutes dans la salle à manger du bateau. Si je n'y suis pas, alors c'est que mon esprit m'aura égaré de mon petit programme. J'occupe la cabine 54, si jamais. A tout à l'heure."

Elle se leva et se mêla à la petite foule. Avant d'entrer dans la partie couverte, elle lui jeta une dernier regard et sut qu'il serait surement au rendez-vous.

Chambre 54, n'est-ce pas. Intéressant, très intéressant même. Qui sait ce qui se passeras cette nuit. Toutefois, je laisse Idrill prendre une petite avance et je me lève à mon tour, prenant le soin de ramasser tout mon équipement, de remettre mes bottes et mon haut, pour ensuite partir en direction de ma propre cabine, si elle se prépare, autant le faire moi aussi...même si ce n'est guère mon habitude.

J'arrive donc dans ma cabine et je dépose tout ce qui est inutile pour l'instant sur mon lit Et je me dirige vers la minuscule salle de bain. J'en profite pour prendre une douche rapidement et par la suite vider ma vessie qui criait a l'inondation depuis quelque temps. Ainsi frais et dispo', je vais dans ma valisette prendre des habits plus conventionnel au moment. Mon ancien habit de soirée m'habille toujours aussi bien, si bien que je ne prend pas la peine d'essayer d'autre tenues, j'irais ainsi.

Me voila prêt sans que la demi-heure ne soit dépassée, de justesse. Je ne tarde donc pas à me présenter dans la salle à manger, bien mit en vue pour ne pas être raté par Idrill.

Tinùviel passa la moitié de son temps dans la petite douche. Elle lava même ces cheveux qu'elle trouvait trop crasseux pour paraitre avec devant les autres passagers qui auraient encore eu une raison de lever leurs yeux et attentions sur elle.
Elle essaya de sécher ses cheveux avec une serviette, mais ils restaient encore à moitié humides et dégoulinant d'eau.
Elle chercha dans sa valise un nouveau short. Elle prit un noir qui se coupait au genou.
Pour le haut, elle hésita entre plusieurs pièces de tissus. Coloré ou plus simple ? Avec motifs ou sans ? Elle ne savait pas quoi choisir et finit par jeter son dévolu sur un faux corset en soie blanche et rose pale.
Elle s'habilla rapidement tachant quand même de ne pas mettre de faux-plis dans ses habits, chose qu'elle avait horreur, puis coiffa ses cheveux et termina son atelier "tenue" par quelques gouttes de parfum.
Elle habilla son regard d'un peu de fard à paupières marron foncé pour faire ressortir la le marron plus clair de ses yeux et mis un peu de crayon noir pour compléter l'habillage du regard.
L'elfe pris le temps de se regarder dans le miroir et fut assez contente du résultat.

Elle sortit de sa cabine pour se diriger vers la salle à manger et jeta un coup d'oeil à la montre accrochée au mur. Pile à l'heure. Sa ponctualité la fit sourire.

Elle entra dans la salle à manger. Son regard chercha d'abord une table où ils pourraient discuter tranquillement, un peu à l'écart des autres. Elle trouva son bonheur proche d'un hublot.
Elle jeta un regard et en arrière et aperçut Libéra. Elle l'attendit et lui indiqua la table qu'elle trouvait adéquate.

Ils se digèrent vers la table en question et elle le salua gaiement.

" -Re-bonjour. Je vois que tu as choisi les habits de fête. J'aurais peut être du les sortir aussi. Enfin, nous sommes juste entre-nous, je pense que l'habit de soirée n'est pas indispensable. En tout cas, le ponctualité fait partie de vos qualités, et j'avoue que c'est plutôt important de ne pas arriver en retard lors de rendez-vous important d'affaire, à moins de vouloir faire un mauvais effet. Mais ce n'est jamais positif, je pense, de partir avec un à priori négatif."

Je n'avais pas vu Idrill à mon arrivée, pressé et un peu à l'endroit dans cet habit dit classe,je la cherchais d'un œil lunatique. Ce fut sa voix qui me ramena à la réalité. Je me retourna donc vers elle, levant la tête pour mieux la voir, essayant toutefois de ne pas avoir l'air pervers-dur d'être un nain des fois-, chose dont je n'avais aucune envie. Sa simple présence me réjouissait et je n'avais point besoin de me rincer l'œil pour augmenter ma joie.

C'était donc comblé de revoir Idrill que j'observa l'endroit qu'elle désirait s'asseoir. Une table reculée, près du hublot, mais qui ne faisait pas si privé que je le voulais. je la fit donc se mettre à genoux pour que je puisse lui glisser deux-trois mots à l'oreille en attente d'une réponse.

"- La salle est un peu occupée je trouve. Si nous prenions à manger pour ensuite déguster le tout en privé de votre ou ma cabine? Je n'ai guère envie de devoir élever la voix pour me faire entendre sous la cacophonie que crée cette foule dinant. Aussi, j'ai cru comprendre que vous n'aimiez pas la foule non plus. l'idée n'est donc que des plus intéressantes n'est-ce pas?"

j'était presque assuré de savoir la réponse d'Idrill, alors je lui fit mon plus beau sourire avant du lui montrer le traiteur d'un signe de tête. Je n'ai franchement pas envie d'être dérangé, surtout ce soir, l'isolation en sa compagnie est la meilleure solution.

Tinùviel s'accroupit pour mieux entendre les paroles du nain. Un sourire se traça sur ses fines lèvres.

*Ainsi il voulait diner en tête à tête. Intéressant, n'est-ce-pas ma Tinù. Mais que vas-tu faire s'il veut aller plus loin. Évidemment tu ne sais pas, et comme je suis toi, je ne le sais pas non plus. Réfléchis bien ma Tinù, Réfléchis bien.
Les actes, une fois qu'ils ont été réalisés, ne peuvent plus être gommés et restent dans ton esprit et ton passé à jamais.*

L'elfe était légèrement plantée dans ses pensées, et attendit quelques secondes avant de répondre.

"Très bonne idée. Effectivement je n'aime ni la foule ni quelconque personne de celle-ci. Il me suffit déjà de les voir et les entendre pour avoir envie de repartir. Et j'avoue que me mélanger à eux, même si ce n'est que pour un cours instant, n'est pas ce que je préfère. Eh bien je te suis."

Elle se dirigea, à ses côtés, vers le traiteur.

La faim l'ayant quittée, elle ne prit qu'une salade et laissa le temps à Libera de choisir ce qu'il voulait.

Ils attendirent quelques instants que les plats soient prêts et repartirent.

Elle s'arrêta, dans le couloir, pour lui demander dans quelle chambre il voulait qu'ils s'installent.

" - Maintenant que tout est prêt, veux-tu que l'on occupe ma cabine où la tienne ? C'est ici que le chemin bifurque pour aller à ma cabine, c'est donc ici qu'il faut se décider. Ma cabine t'est, évidement, ouverte à moins bien sur que tu ne préfères que l'on aille diner dans la tienne. Comme c'est ton idée, je te laisse choisir jusqu'au bout."

Un sourire malicieux apparut sur ses lèvres. Tinùviel aimait fortement les surprises et encore plus, pendant le petit silence qui précédait les décisions, essayer de deviner la réponse. Elle fixa donc son regard sur Libera, essayant de trouver la réponse, mais laissant tout de même apparaitre légèrement que son choix était fait et qu'il préférait sa cabine.

"-2 cuisses de lapin s'il ta plait, avec raisins, sans prunes et une salade avec sauce César dessus, merci."

Mon choix n'avait pas été long à faire, j'adorais le lapin et puisqu'il en avait dans le menu j'en prit automatiquement, même si l'entrecôte de mouton avait l'air appétissant. Le menus servis, je les prends dans mes mains, laissant Idrill libre de ses mouvement, galanterie impose.

Nous partons donc de la salle à manger pour les nombreux couloir des cabines. Une intersection nous arrête, la sienne est à droite alors que la mienne est à gauche. Pour combler le tout, elle me laisse le soin de choisir l'endroit. Je repense donc à tout le chemin que j'ai fait jusqu'ici et je me rend compte, heureusement, que j'avais laissé mes affaires un peu dans un bordel pressé. Je n'ai pas l'habitude de devoir me présenter rapidement à un rendez-vous alors j'avais tout jeté sur le lit et cela risquait de faire mauvaise impression.

Mon esprit curieux, d'ailleurs, était désireux de visiter la cabine de mademoiselle, je choisit donc celle de Tinùviel.

"- Il est fort impoli de faire déplacer une dame inutilement, c'est pourquoi il serait préférable, si tu le souhaites bien sur, de se rendre dans ta cabine, la mienne d'ailleurs est un étage plus haut et...je dois avoué que mon état pressé ne m'a guère laissé le temps de la préparer en même temps que moi. Tu me guides jusqu'à la-bas?"

Bien le plus dur était dit, je profite d'un moment d'inattention d'idrill- ou de pensée- pour défaire un peu mon nœud papillon qui commencer à me démanger ma pomme d'Adam. Les dés sont lancés, seul le jeu décideras si cela sera victoire ou défaite.

Elle passa donc devant et tourna une fois à droite puis se retrouva, après quelques mètres devant la porte de sa cabine. Elle ouvrit la porte pour le laisser entrer avec les plats, qu'il posa sur la table. La petite table était contre le mur, en face de la porte, avec deux chaises face à face.
Elle déplaça le vase emplit de roses multicolores pour le poser sur la petite table de nuit déjà décorée d'une montre et d'une petite figurine. La housse de couette représentait un magnifique couché de soleil sur la mer. Le même auquel Tinùviel avait assisté tout à l'heure.
Une petite nappe brodée ornait la petite table. Elle était légèrement trop grande et trop blanche. Mais, au moins, on pouvait dire qu'elle s'accordait bien avec le style trop commun de la cabine.

L'elfe invita Libera à s'assoir en face d'elle. La faim avait complètement disparu, mais si elle ne mangeait pas, elle inquiéterait peut être le nain et il fallait quand même qu'elle touche à ce qu'elle avait commandé.
Elle donna des couvert au nain, puisque le traiteur n'en avait pas fourni, et commença a manger quelques bouts de salades.

" - Si j'en crois tes paroles, tu as donc des choses à me dire. Comme tu ne veux pas devoir hausser le ton ou que les autres entendent, j'en juge que c'est important."

Elle fit une pose pour prendre encore un petit bout de salade avant de poser ses couverts.

" - Et la petit éclat lumineux qui brille dans tes yeux confirme mes dires."

Elle posa son regard dans le sien pour poursuivre avec plus de décontraction.

" - Et, comme mes hypothèses sont surement vérifiées, je pense que tu peux te douter que je meure d'envie de savoir ce que tu as de si important à me révéler.
Par contre, si c'est une mission ou n'importe quelle autre question concernant les métiers, il serrait plus judicieux de ne me le révéler qu'à la fin de la croisière car je compte bien profiter de ces quelques jours de vacances."

Tinùviel était plutôt fière de ses paroles. Elle savait ce que voulait dire le nain et savait ce qu'il lui voulait. Et elle préférait lui faciliter la tâche, se doutant surement de la complexité des demandes de ce genre.
Elle garda son sourire afin de l'encourager à ne pas trop tarder.

Nous arrivons peu de temps après avoir bifurqué devant la cabine d'Idrill qui me laissa entrer avec les commandes d'un de ses plus beaux sourires. La pièce était relativement similaire à celle ou je dormais, sauf en point. Tout était parfaitement rangé et un doux parfum printannier ramolissais d'avantage ma cervelle.
Je tourne mes yeux en direction de l'elfe qui se mit au travail de la préparation de la table. Je désirais aider, mais j'était totalement paralysé, comme-ci elle savaient que quelque chose arrivait à grand pas.
Ce n'était pas sans le savoir, mais j'essayais d'éviter d'y repenser, préfèrant garder tout mon courage pour le moment venu.

Ses yeux me fessaient rougir. Une teinte rouge qui ne dissimulait guère une gêne. Cela, elle devait déjà l'avoir comprit. Elle devait surement dériver le tout sur la lueur dans mes yeux pour ne pas me décourager, je la remercie d'un sourire qui tremble légèrement.

J'aurais préfèré attendre la fin de la croisière pour tout lui avouer, même si cela ne toucher en aucun point sa vie professionnelle, mais j'ai fait les premiers pas pour m'ouvrir une voie vers ses paroles, je n'allais pas renoncer la où j'avais si souvent échoué.

Je laisse donc mes couverts toujours propre pour réunir mes mains et en faire un appui pour mon menton, qui déforma la plate-forme osseuse. Ces mots la, je n'avais jamais réussi à les dires au milieu d'une conversation, d'ailleurs je n'avais jamais été apte à rester après les avoir dit. Me voilà à nouveau confronté à moi-même, à mes propres peurs stupides, puisque je savais les chances de réussites possibles.

"- Bien... Comment dire... Ce n'est pas vraiment à mon habitude de sortir ses mots ci, tu m'excuseras donc de ma certaine... gêne, si on peut dire cela comme ca.
bref, je divague un peu. Cela peut paraître commun pour toi, qui sait, mais je voulais tout simplement te dire que je..."

Je marque une pause pour laisser le temps à mon rythme cardiaque de descellerer et je baisse mes yeux qui n'arrive plus à tenir devant le regard d'Idrill qui s'impatiente

" ...que je...t'ai aimé dès que mon premier regard s'est posé sur toi..."

l'entierté de mon visage s'empourpra comme une tomate qui pousse de manière accélerée. J'ai envie de m'enfuir dans ma propre cabine et d'y rester jusqu'à la fin du voyage, mais mes jambes m'oblige à rester, refusant tout mouvement. Je n'avais plus qu'à observer sa réaction. Son sourire restait présent, mais je savais que mes mots n'étaient pas passé d'une oreille à l'autre sans rien eveiller.

*j'aurais dû me taire...*

Tinùviel gardait son sourire aux lèvres, pourtant elle se sentait coupable de le lui faire dire maintenant. Elle n'aurait pas du lui demander de lui dire tout de suite. C'était impoli, tout d'abord, et en plus Libera n'était pas n'importe qui.
Elle n'aurait pas du décider pour lui le bon moment.
Elle l'écouta attentivement, ne laissant rien paraitre de ces pensées, puis répondit.

" - C'est normal que tu sois gêné. ET je voudrais m'excuser de t'avoir pressé. Je ne mesurais pas les conséquences de mes actes. Et ce n'est absolument pas commun pour moi, contrairement à ce que tu peux penser."

Elle fit une petite pause pour prendre son menton et le relever afin qu'elle puisse regarder dans les yeux pour appuyer ses paroles avec son regard. Elle continua, le ton doux et rassurant.

" - Libera, tu es quelqu'un de formidable. J'avoue que discuter avec toi a été un vrai plaisir, alors qu'habituellement je n'aime pas le faire avec des gens que je ne connais pas. J'ai l'impression de tout pouvoir te dire. Je t'aime beaucoup Libera, mais j'en ai strictement aucune idée si c'est autant que toi. Mais je serais très heureuse de davantage te connaitre."

Elle termina là ses paroles pour l'observer. Il n'osait presque pas manger. Ou plutôt il n'arrivait pas à manger, surement dû au stress.

" - Tu as le droit de manger, tu sais. A moins que ma réponse te déçoive trop ou que ton plat soit vraiment écoeurant. Même si je doute de la mauvaise qualité des plats."

Elle laissa un grand sourire rassurant s'échapper sur ses lèvres et reprit la parole.

" - Sinon, tu préfères parler de toi ou apprendre les secrets de ma vie que pour l'instant seule moi connais ?"

Mon esprit était devenu un glaçon, inapte à se mouvoir, inapte à parler. Je n'avais même plus faim, vu la boule qu'était devenu mon estomac. Mon corps tant qu'à lui, était devenu mou, friable. C'est donc sans refus que mon menton se relève de sa main, et que mes pupilles rencontrent à nouveau les siennes. Je ne sais même plus comment réagir. Son toucher est doux et chaleureux, mais en même temps déstabilisant.
Seul la chaise et la table me retiennent encore de la chute, mes jambes ne sont qu'une vulgaire masse d'eau qui menace d'éclater à tout moment. Sa menace est représentée par divers tremblements, aussi bien pour mon corps que pour mes yeux.

"- C'est...trop pour moi Idrill. Et tu n'as pas à être désolée, j'aurais du tourner ma langue 7 fois avant de parler aussi. J'ai été trop direct, c'est mon erreur. Tu m'en voit donc désolé.
Aussi, mon estomac ne désire plus manger rien du tout, même si le lapin est mon plat préféré. Ce repas sera donc pour la cuisine. je leur en fait cadeau. Je ne sais pas s'il est mauvais ou non, le lapin à pourtant l'air bien tendre, mais je ne l'ai point gouté."

Le stress du moment commençait à disparaître au cours de mes paroles et mes tremblements prirent fin. Je puis donc la laisser replonger son regard dans le mien sans en avoir l'œil troublé, me permettant de sourire.
La soirée n'était pas finie pour autant, et il nous restait bien du temps pour discuter. Idrill le savait bien et commenca en me laissant choisir, à son habitude.

"- Des secrets, je n'en ai guère à divulguer, du moins, ma mémoire n'en a pas repertioré pour l'instant, et je dois avouer qu'en apprendre plus sur toi me paraît charmant. Si nous commencions donc par cela?"

Tinùviel décida d'ignorer ses paroles et ses excuses pour montrer qu'elles n'étaient absolument nécessaires et qu'elle s'en fichait un peu.Elle prit une longue inspiration pour commencer son récit.

" - Alors je suis née dans une famille pauvre qui comptait 5 enfants, avec moi, jusqu'aux dernières nouvelles. A l'age de 6 ans, contrairement à mes frères et soeurs, je suis allée à l'école. Mes parents n'avaient pas les moyens de perdre cette main-d'oeuvre et ils n'étaient pas intéressés par l'étude. En contre-partie de ma scolarisation, je devais avoir de très bons résultats et aider mes parents tous les jours où je n'avais pas classe ou après la classe. J'étais heureuse de pouvoir à l'école et je faisais n'importe quoi pour mes parents qui me laissaient y aller."

Elle fit une petit pause pour marquer la rupture qui allait suivre.

" - Mais la famille est tombée dans une plus grande précarité et à 10 ans j'ai du arrêter les cours pour travailler soit chez mes parents, soit au village. Mes frères et soeurs faisaient ainsi sauf ma petite soeur qui n'avait 5 ans. Mais les récoltes étaient mauvaises et les taxes au dessus de nos moyens. Peu après, de riches bourgeois cherchaient une nouvelle servante. De nombreuses jeunes filles du village s'y sont proposées. J'ai décidé de me proposer aussi. J'étais la seule à pouvoir y aller, ma petite soeur étant trop jeune, ma grande soeur trop âgée et mes frères trop importants. J'ai été choisie par la famille parce que je savais lire et écrire. J'ai donc fait mes bagages d'un monde neutre vers un monde de culture et de religion pour le Créateur. Je suis restée 5 ans à leur service. Ils me traitaient bien, par rapport aux autres esclaves d'autres familles. Mais un matin où j'étais allé cherché de l'eau, ils étaient tous morts, assassinés. Les autres serviteurs étaient aussi morts. Alors j'ai pris la bourse de mon ancien maitre, quelques vivres et vêtements dans une besace et je suis partie. Depuis, je traverse le monde où bon me semble et où on m'envoie. Et je suis payée par des particuliers pour tuer leurs ennemis, ou les personnes qu'ils ne veulent plus avoir sur leurs routes."

Elle termina ainsi son récit, espérant qu'il garderait son secret.
Il serait dommage de devoir le tuer lui aussi...

À la suite de son récit, ma gêne n'était plus que chose du passé, remplacé non par une pitié pour elle, mais plus comme une compréhension de la douleur qui devait l'habiter. C'était une douleur que je désirais pas voir en elle, me blessant par la même occasion. Je me lève donc et m'approche d'Idrill pour lui faire un câlin, prouvant que je comprenais ce qu'elle avait vécu, et ce qu'elle vivait encore.

"- Désolé. Cela doit surement te rappeler grand nombre de douloureux souvenirs. Sache toutefois, que par respect, et parce que j'en ai envie, toute conversation ici présente ne seras dite autre part qu'entre nous deux. Ce n'est d'ailleurs pas mon genre de raconter la vie privée des personnes habitant mon cœur. "

Le temps s'était arrêté pour moi, mon esprit avait agi en réflexe, suivant sa nature et il remarquait maintenant qu'il n'aurait jamais fait cela en réfléchissant. Il n'aurait jamais foncé vers un contact physique de lui même sans en demander l'autorisation. Je reste content de lui quand même, elle est douce et je n'en suis que plus envoûté.

Tinùviel n'était pas surprise de ce contact, un peu trop prématuré pour elle. Mais elle ne le laissa pas voir, craignant de blesser Libera, parce qu'elle ne voulait pas le blesser. Il n'aurait sans doute pas compris. D'ailleurs qui aurait compris ? Personne, sans aucun doute.

" - Ne soit pas désolé pour moi. Mon enfance a été relativement belle. La pauvreté apprend les bonheurs simples qu'un bourgeois ne pourra sans doute jamais apprécier. D'ailleurs toute ma vie est belle. Enfin je trouve. Et j'ai confiance en toi. Je sais que tu n'iras pas divulguer tout ça à n'importe qui. D'ailleurs je ne te le conseille pas trop non plus. Mes colères sont très cinglantes et j'espère que tu n'en verras pas. Parce qu'en général tout ce finit très mal, et pas pour moi."

Elle sourit de son défaut le plus grand puis l'elfe tourna son regard vers lui et l'invita à monter sur ses genoux.
Cela lui rappelait quand elle prenait sa petite soeur sur ces genoux pour la bercer et lui faire stopper ces cris tandis que la mère ne tournait même pas un regard vers elles.

Les souvenirs affluaient doucement et elle s'abandonna quelques instants à eux, retrouver le temps de l'Innoncence, et du bonheur simple.

Elle sursauta quand elle revint à elle et s'excusa de son absence d'un regard vers le nain installé sur ces genoux.

Mon corps encore agit seul, mon esprit ne peut plus rien, je ne peut plus rien. J'ai été au delà de mes espérances, je n'ai plus le courage de continuer consciemment. Je laisse le contrôle de mon corps à mon subconscient qui se hisse sur les genoux d'Idrill, me faisant rougir.
Je ne sais guère pourquoi, mais elle semblait pensive. Avait-elle déjà quelqu'un? Venais-je de faire l'une de mes plus grandes idioties..? Je ne savais plus rien. Abandonné à l'avenir je laisse les choses se dérouler de leur plein gré.

Malgré tout, ses dires me rappelèrent un peu mon enfance aussi, toujours reculés dans une montagne, nous vivions de peu, voire pas assez.

"- Tu me vois réjoui de savoir que tu as été heureuse malgré tout. Nous avons un peu vécu de la même façon. J'ai été élevé dans un village caché dans une montagne, le pied de celle-ci étant assiégée par des xunlais. Nous vivions de très peu. À vrai dire, nous survivions plus qu'autre chose. Après cela, il ne me faut que très peu pour être heureux. Même ici, j'ai déjà dépassé mes attentes. mon esprit ne réagit presque plus, j'agit inconsciemment.
Aussi, tes colères, non je ne désire pas les voir, je désire simplement te rendre heureuse, du mieux que je le peux, qu'importe ce que cela couteras. Je n'ai que ma vie à offrir si jamais ne réussirais pas cela."

Je ne revenais toujours pas d'avoir dit tout cela. Elle pouvait me lire à coeur ouvert maintenant, je ne refuserait rien. Cela m'était bizarre. Je ne parlais jamais de moi, sauf cette foit.
Amoureux, je pouvais clairement l'affirmer.

Tinùviel lut les interrogations. Elle ne savait pas si elle devait y répondre ou non. Elle aperçut sa petite rougeur et se décida de lui répondre, préférant d'abord écouter son petit récit. Ainsi les Xunlais avaient casser les enfances et les vies de beaucoup plus de vie qu'elle ne se l'était imaginé.
Elle ne comprenait plus comment des soldats de la sois disant liberté, coupaient celle des autres, tuaient la vie d'enfants qui n'avaient rien demandé.

" - Je ne veux pas que tu offres ta vie pour moi. Se serrait du gâchis. Un trop grand gâchis, surtout juste pour mon bonheur. Et le bonheur passe par la mort. La mort coupe le bonheur. Enfin pour moi."

L'elfe regarda tendrement Libera. Elle avait envie de se noyer dans l'océan de sentiments que lui offrait les yeux du Nain. Elle avait envie de tout de choses, pourtant elle ne savait plus par où commencer.

" - Et pour répondre à tes interrogations. Non, personne n'a déjà pris mon coeur. Il est toujours dans ma poitrine, en train d'essayer de battre assez fort pour faire fonctionner toutes mes bizarreries. Et non tu n'as fait aucune erreur. Cesse de t'inquiéter. Je pensais juste à ma Petite Soeur. Ellana. Cela fait depuis tellement longtemps que je nel 'ai plus revue. Elle doit avoir tellement changé. Mais il vaut peut être mieux ne pas retourner là-bas. Ils doivent être devenu complètement Xunlais maintenant. Ils ne me comprendraient pas et ne m'accepteraient pas non plus. Enfin, c'est ainsi, et ma famille ne va pas installer l'ombre dans ma vie qui s'annonce tellement belle maintenant."

Elle garda ses yeux fixé dans ceux du nain. Il se livrait à elle. Elle avait le devoir d'en faire autant. Par respect pour lui, pour elle, pour ses sentiments, pour le siens...

Co...comment? Comment avait-elle su pour cela, avais-je pensé à haute voix? Je ne sais pas, je ne sait jamais rien. Je ne pouvais qu'observer son regard doux, le mien était redevenu tremblant, faible.

"- Lis-tu mes pensées Idrill? je ne me souviens pas avoir dit mes interrogations à haute voix. Cela serait bien la preuve que je ne sais plus ce que je fait, le comble même. N'empêche, je suis heureux d'en avoir les réponses. J'avais peur de t'avoir fait du mal en t'avouant mon amour."

Légère pause pour penser, reprendre mes esprits.

"- Ainsi tu pensais à ta petite soeur. Elle doit te manquer, tu m'en vois désolé. Cela doit être dur pour toi d'être séparé de ta famille. Surtout si maintenant vous êtes en quelque sorte ennemis, la vie est si cruelle. "

La conversation était devenue une scène de confidence, j'essayais de retrouver le sourire, mais mes lèvres ne savaient que parler et mes yeux observer les siens.

Elle s'amusa de la surprise du nain et laissa un large sourire se dessiner sur ses lèvres, pour rassurer Libera. Il ne pouvait pas faire la même chose alors ? Intéressant. Très intéressant, même. Le mystère se faufilait chez elle, alors qu'il était un vrai livre pour elle.
Bizarreries du destin.

" - Non je ne suis pas dans ton esprit. Mais les interrogations se lisent dans tes yeux et sur ton visage. Et ce sont les interrogations communes de tout le monde. Il n'est pas difficile de trouver les questions des autres, surtout quand on les connait. Et j'avoue que je commence quand même à te connaitre, maintenant."

Elle fit elle aussi une petite pause, gardant toujours son sourire.

" - Tu n'as pas à être désolé encore une fois. Et ce n'est pas dur de vivre sans famille à ses côtés. C'est plutôt très excitant de faire ce que l'on veut sans devoir regarder sur personne, juste sois-même. C'est très égoïste, je sais, mais il faut bien dire les choses comme elles sont. Et ce n'est pas ma famille qui me manque. Les autres ne manquent pas. Juste elle. Ma mère ne s'occupait pas trop d'elle. Elle était la dernière et mes parents ont toujours voulu un garçon. Mais c'était une fille. Alors j'étais un peu la mère qu'elle n'avait que très peu, pas assez. J'avoue que je voudrais bien l'avoir à mes côtés maintenant. Mais c'est impossible. Elle doit être mariée à l'heure qu'il est. Ou fiancée à un bon partit que mes parents lui auront trouvé pour se débarrasser d'elle. La vie n'est pas cruelle envers moi. Beaucoup plus envers elle."

Son sourire était resté sur ses lèvres, même s'il était devenu un peu amer. Elle aurait du emmener sa petite soeur. L'Elfe savait qu'un jour elle irait la chercher. Mais il n'était pas encore temps. Pas encore...